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gisto pourrait enseigner aux ethnographes si les conditions
lnaturolles ont déterminé, cn dehors do l'action humaine, une
Ç abondance localisée de certaines espèces animales ou végétales.
v ll est nécessaire d'ajouter que le nombre des totems a pu
_, être très restreint au début, et n'avoir augmenté qu'avec la
A population et la dichotomisation des groupes. L'aigle-faucon
‘ eagle/naw/c, le corbeau australien, le kangourou, l’émou ont
= été peut-être les premiers totems; ces animaux se réunissent
' en effet normalement aux points d'eau et aux sources. Jette
coutume est encore plus frappante chez les cervidés, les bovi-
dés, les singes, les perroquets, ete. ; et c'est bien pour cette
raison que la théorie qui dérive le tetémismc de l'abondance
localisée des diverses espèces s'est présentée à. l'esprit de plu-
sieurs savants.
Le deuxième argument intéressant de Loisy consiste à dériver
l'interdit totémique du caractère sacré conféré au lieu de ras-
semblement de l'espèce par la légende qui y situe des ancétres
humains. Qu'il y ait cu action et réaction entre ces deux fermes,
humaine et animale, du sacré, en l'admet volontiers; mais il
est difficile de les séricr l'une et l'autre chronologiquement.
Car lc lien avec le totem, la relation totémique, n'est pas un
fait propre aux Arunta ç il so rencontre aussi chez des peuples
qui n'ont nullement un corps de légendes et de doctrincsidem
tique a celui des Australiens Centraux. Et si le caractère sacré
des lieux consacrés aux ancêtres, aux héros, aux saints, aux
dieux, bref a tous les personnages mythiques humains est un
phénomène universel; si, d'autre part, les mœurs animales et
végétales s'exprimant par des rassemblements et des plaques
de végétation sont une constante naturelle, comme ces deux
séries de phénomènes se sont rencontrées partout dans le monde,
on devrait avoir partout un parallélisme de formation ct d'évo-
lution du totémismc. Or il n'en est rien; et les Australiens
Centraux se singularisent sur ce peint parmi les peuples, en
peut même dire parmi les Australiens.
Bien mieux, c'est peut-être l'action inverse qui serait la plus
probable. Si, en effet, les animaux et les plantes ont existé en