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à
AVANT-PROPOS. 1X
ment la question avant d'être au ministère, et, quand
il COMMEncera à la connaître, ce sera pour lui le
moment de quitter le pouvoir. Il sera donc par la
force même des choses poussé dans une voie qu'il
n'aura pas choisie, et d'où il ne sortira pas à son gré.
Quant au Parlement, il s'en rapportera à son
ministre, et prendra sa part d'une responsabilité dont
il croira se dégager suflîsamment en renversant le
cabinet si l'affaire vient à mal tourner.
C'est ce qui s'est passé entre le ministère Ferry
et la majorité après les déplorables événements de
Lang-Son, — et c'est ce qui se passera encore, à la
première occasion, sur tous les points où nous
sommes engagés.
On s'est laissé entraîner peu à peu dans Yexpéë
dition du Tonkin sans savoir où on allait, ni si les
traités dont on réclamait l'exécution valaient les
sacrifices a prévoir, ni même s’il n'était pas préférable
d'y renoncer franchement en réclamant certains
i avantages.
La responsabilité s'est égarée dès le début; aujour-
d'hui encore il est impossible de dire à qui elle
remonte et qui nous a jetés dans cette afiaire.
Un beau jour, l'honneur du drapeau s'est trouvé
' x AVANT-PROPOS.
en cause: il était trop tard pour reculer; il a donc fallu
aller de l'avant et on l'a fait au hasard, sans con-
viction COMME sans prévision. On parlait encore de
« quantité négligeable n quand on avait devant soi
les masses formidables et bien- armées que la Chine
lançait sans peine contre nous. _
Ce n'est qu'au lendemain de Lang-Son qu'on s'est
vaguement rendu compte de la portée de l'expédition.
On a alors fini par où l'on aurait dû COMMEncer,
äest-à-dire par réunir une commission parlementaire
devant laquelle ont été appelés tous ceux qui con-
naissaient le pays et la question. A
Les révélations apportées là par les anciens gou-
verneurs et les amiraux ont stupéfié tout le monde.
Un des plus optimistes disait catégoriquement: a La
possession du Tonkin, c'est 50,000 hommes et
Ioo millions par an. n
Dès lors on n'a plus songé qu'à s'en tirer au
meilleur compte.
Et COMME conclusion, on a été bien heureux‘
d'accepter les traités qu'on avait refusés avant de se
battre, en sorte que tant de sacrifices d'hommes et
d'argent sont restés inutiles.
Si encore tout était fini là Mais, depuis que la paix
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