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'XI
AVANT-PROPOS.
a été signée, il n’arrive pas un convoi qui n’apport‘e
des NOUVELLES d'engagements plus ou-moins meur-
triers. Dernièrement les dépêches ofiicielles nous
apprenaient que c’est le licenciement des « troupes
régulières chinoises qui a amené une recrudescence
d’hostilités n.
Et nous sommes en paix
Que serait-ce donc si la guerre était déclarée?
On a récemment imaginé que nous n’aurions pu
garder la Cochinchine si nous n’avions annexé le
Tonkin.
Hélas il se pourrait bien qu’au lieu du territoire
neutre qui servait auparavant de n: tampon n entre
nous et la Chine, nous n'ayons préparé à celle-ci la
route pour arriver à notre colonie
Vraiment nous oublions trop que toutes nos forces
doivent être concentrées chez nous par suite de nos
aspirations nationales, et même, s’il faut tout dire’,
par suite des dangers qui nous entourent. Nous avons
les mains liées: or il nîest pas un partisan de l’an-
nexion qui puisse se dissimuler que, le jour où nous
serions occupés en Europe, il nous faudrait évacuer
le Tonkin au plus vite et renoncer du même coup au
bénéfice de tous les-efforts que nous y avons faits.
XII AVANT-PROPOS.
Car c’est à tort qu'on a‘ comparé le Tonkin à l’Al-
- gérie : en Afriique nous n’avons pas de voisins dan-
gereux; en Asie, au contraire, nous confinons à un
État de prés de 4oo millions d’habitants, mordu sur
le tard d'un prurit d’ambition, pressé parle besoin
de s’ouvrir des ports et des débouchés sur l’Europe,
et fondé d’ailleurs à considérer le Tonkin comme
une dépendance naturelle de son territoire. L’Angle-
terre, abritée dans son île, peut s’attacher en Asie
à des conquêtes coloniales que sa marine lui per-
mettra toujours de garder; pour nous, la difficulté
n'est pas de conquérir, mais de défendre et de con-
server.
Évitons donc d'entreprendre au-dessus de nos
forces en poursuivant la création d'un empire colo-
nial dans PEXtrérne-Orient.
Nous serions peut-être plus sages en cherchant
des compensations dans des conquêtes moins vastes
et plus certaines. Notre effort eût été plus utile à
Madagascar, que nous avons pour ainsidire aban-
donnée à la même époque, et même aux NOUVELLES-
Hébrides, dont la prise de possession n’eût réclamé
que zoo hommes. Madagascar nous appartiendrait
certainement si nous y avions envoyé la moitié des
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