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LE CLIMAT ET LES FIÈVRES. I}
II. — Le climat et les fièvres.
Le climat est chaud, mais constant et sans varia-
tions excessives: le thermomètre monte rarement
au-dessus de 32_ degrés et ne descend guère au-des-
sous de 2o degrés dans les matinées. Les brises sont
régulières; néanmoins, malgré les récits des voya— _
geurs qui n'ont jamais couché à terre, le'pays est
fiévreux et le devient davantage pendant la saison
‘pluvieuse, qui correspond aux plus fortes chaleurs.
Les germes morbides résident dans l'eau et même
dans l’air, où ils se répandent par les émanations
du-sol. A
La fièvre règnante est de nature paludéenne; elle
se manifeste d’abord par un échaufiement subit du
corps et de violents maux de téte; puis le pouls s’ac—
célére, le malaise devient général, les frissons appa-
raissent, les tremblements et les vomissements. _
L’accès dure de un à cinq jours. La quinine et la
transpiration sont les deux grands remèdes, comme
‘en Europe.
Uintensité de la maladie dépend de la constitution
du malade, du temps qu’il -a passé dans le pays et
«m. «.—.—,., m.- .»
r4 LES NOÙVELLES-HÉBRIDES.
surtout du lieu où il réside..Elle n'est pas conta-
gieuse, mais elle existe àl’état endémique. Un re- ‘
froidissement, une indigestion, un excès, un coup
de soleil,— toutes causes qui dans_d’autres contrées
améneraient un rhume, des douleurs rhumatis-
males, des névralgies ou des douleurs d'estomac,—
tournent ici presque invariablementà la fièvre. C'est
d’ailleurs une loigénérale, partout où régne une
maladie épidémique ou endémique, que la moindre
imprudence prédispose les personnes un peu affai-
blies à la contracter.
Il faut même ajouter que la constitution du ma-
lade ne le garantit jamais absolument de la fièvre. ]’ai
souvent constatéque les tempéraments riches et vi-'
goureux restent indemnes un peu plus longtemps que
les autres, mais que, le jour où ils sont pris, ils sont
secoués plus fortement. Néanmoins leur condition est
encore la meilleure: ils se relèvent plus facilement
après les accès, et leurs forces ne sont pas minées
comme il arrive aux gens de constitution délicate et
nerveuse. Aussi serait-il dangereux pour un homme
usé, alcoolique ou atteint d’une maladie organique
quelconque, de résider auxNouvelles-Hébrides. C’est
parmi ceux-là que la fièvre recrute ses victimes. p
En somme, je ne saurais mieux faire, pour donner
une idée de cette maladie, qui est en soi peu dange-
reuse et qui devient rarement mortelle, que de la
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