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LE CLIMAT ET LES FIÈYRES. I7
que pour une part insignifiante. L'usage de l'eau
demeure donc exceptionnel.
On la puise dans des roseaux ou tubes de bam-
bous qui se ferment hermétiquement: un seul
sufiit à la consommation de la journée pour plu-
sieurs huttes; souvent il n'y en a qu'un dans tout
le village; parfois même je n'y ai trouvé aucune ré-
18 LES NOUVELLES-HÉBRIDES.
«x le’ diable était dans la rivière », et que nous nous
repentirions sûrement de notre impru dence.Le lende-.
main nous avions la fiévre :'c’était le diable annoncé.
je pourrais invoquer bien d’autres exemples du
même genre. L'eau et l'humidité sont les agents les
plus certains de la maladie. 1l fauty joindre le soleil,
qui agit par la fatigue, par l'échauffement et les maux
serve d'eau. , de tête qu’il procure. Les Canaques le savent bien, et
]’ai d’ail1eurs observe’ qu'on ne puise pas au pre- _ il ne faut pas dédaigner leurs conseils. Si, dans tous
mier endroit venu, mais aux places réputées les plus les‘ pays exotiques et tropicaux où règnent des ma-
saines. Il y a ainsi de véritables crus d’eau, comme ladies locales, la médecine européenne commençait
à Rome, ar exem le, où les habitants se ardent 3,3 ar observer les habitudes, coutumes et fa ons de
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bien de confondre l'ac uaMarcia avec l' uadi Trwi. 5E vivre des indi énes, si elle renait our base de
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Je citerai deux faits à l'appui de cette observation. , ê; l’hygiéne;ceux de leurs usages qui sont évidemment
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Dans une excursion, nous eûmes l'occasion de traver- ‘l ë a ro ries au climat et résultent d’une ex érience de
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tous les jours, si ‘parfois même elle allait jusqu'à leur
emprunter certains remèdes inexplicables 'a ses yeux,
mais restés en faveur depuis des siècles auprès de
ceux qui sont les plus intéressés ‘a leur efficacité, elle
préviendrait bien des mécomptes et épargnerait bien
des sacrifices.
ser un frais ruisseau au courant clair et limpide. Un
de nos amis voulut y boire. Les naturels qui nous
accompagnaient se hâtèrent de l'en empêcher, en le
prévenant qu’il serait malade, très maladd, s'il buvait
q en cet endroit, si séduisant pourtant; ils ajoutèrent
que si nous tenions à nous rafraîchir, nous ne tarde-
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rions pas ‘a trouver un endroit propice. Nous les
écoutâmes et ne ressentîmes aucun mal.
Une autre fois, à Mallicolo, je prenais un bain de
La religion de l'Indien et ses lois lui défendent de
manger du bœuf z le véritable motif de cette inter-
diction est que sous ce climat brûlant, le foie souffre
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rivière en compagnie d'un de mes amis; l'idée me
vint d’engager les Canaques qui nous regardaient à’
nous imiter. Ils s'y refusèrent tous en me_disant que
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d'une nourriture trop substantielle. C'est ainsi que se
' justifient la plupart des prescriptions de Moïse et de
Mahomet. _
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