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LE POLYNÉSIEN ou MAORJ. 29
et sud de l’Océanie, est placée en regard de l’Amé-
‘W i rique méridionale, et ici la migration n’a rien d'im-
praticable. Les Malais ont bien fait la traversée de
Malacca à Madagascar; les Indiens de l'Amérique du
Sud, poussés dans le même sens par quelque grande
perturbation atmosphérique, ont pu parfaitement
gagner la Nouvelle-Zélande par étapes, en se répan-
l dant d’île en île, des Pomotous aux Samoa et aux
Tonga.
Ce qui confirmerait notre théorie, c'est que le
type du Maori ressemble à Vlndien et nullement au
Malais: il est robuste, quoique nerveux et presque
élégant, plutôt rouge ou cuivré que noir, avec des
traits réguliers et des cheveux lisses tirant parfois
sur le blond. On trouve bien, dans certaines fa-
milles canaques, la tRACE d’un croisement malais;
mais les modifications qui en résultent n'ont rien de
commun avec les caractères distinctifs du Polyné—
sien: c’est une légère déviation des yeux, une finesse
de physionomie, une délicatesse d'attaches incon«
nues chez le nègre pur; ce n'est jamais la stature, la
force et la carrure du Maori.
Lînfluence de la RACE supérieure se fait tout au-
trement sentir aux Nouvelles-Hébrides, où on la
saisit sans peine: dans l'île d’Aoba, chez les femmes,
qui sont sveltes et fortes; àTanna, où les guerriers
sont les plus hardis de l'archipel; enfin dans-le
ça, qræxsäfi-
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‘ils sbrganisérent, et, grâce aux divisions qui font que
3o LES NOUVELLES-HÉBRIDES.
petit îlotde Mêlé, près de Sandwich, où Yintrusion
du Maori gne remonte‘ pas à’ plus de trente ans en‘-
viron, e ce qui fpermet, d’en surprendre sur _le vif
la marche et.’ les effets. L’incident qui y a donné
lieu est le naufrage d’u,n» bateau" rapatriant des Ca—_
naques . aux Samoa : [équipage fut massacré et
mangé; .mais les Maoris, plus vigoureux et plus
braves. que leurs compagnons, échappérent aux enne-
mis et se réfugiérent dans un coin désert de l’île.‘Là,
lesHébridais ne peuvent jamais réunirsuraucun. H
point une armée sérieuse, ils ne tardérent pas’ au se
faire redouter. Ils prirent femmesfchez leurs voisins,’ i’
formèrent une tribu puissante-et seraient ‘mainte-
- nanti la veille sans doute de dominer tout'le pays. __
s;’ils n'avaient rencontré les blancssur leur chemin;
Cetexemple, de date‘ toute récente, montre ‘assez
comment la population croisée d’Aoba et de Tanna
peut se trouver aujourd’hui si difiérentede celle des
autresiles où la RACE mélanésienne continue à_re’-‘
gner. sans mélange. _ .
L’accord ne s’est pourtant pas fait parmi les ‘ethno-
logistes sur l’origine des Maoris. Il semble qu7en
"pareille matière les témoignages les plus autorisés fil’
devraient ‘être: ceux des missionnaires‘ dont la vie:
sfécoule presque entière-parmi les" indigènes, plutôt‘ “
que ‘ceux des voyageurs qui nefont que traverser. le:
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