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LE POLYNÉSIEN‘ OU MAORJ. 3l
pays; malheureusement ceux-là ne s’entendent pas
toujours entre eux, et il reste place à la discussion.
j Le savant de Rienzi, qui a longtemps parcouru la
Polynésie, rattache les populations qu’il y a observées
non aux Malais proprement dits, mais aux Dayas ou
indigènes de Bornéo.,Ceux-ci se seraient répandus
jusqu’aux Pomotous et à Taîti par les Carolines, et
de là jusqu'en Nouvelle-Zélande par les Samoa.Seu-
lement une objection se présente : comment, dans ce
cas, n’ont—ils pas peuplé les Salomon et les" Nou-
velles-Hébrides qui se trouvaient sur leur passage?
La meilleure des preuves qu’invoque de Rienzi,est
tirée de la ressemblance que présentent les tatouages,
le langage et certains traits de mœurs observés chez
les indigènes des Philippines et des Caroliries avec
ceux qu’on rencontre dans la Polynésie orientale.
Mais Fargument se retourne, car les ressemblances
dont il s’agit sont bien plus étendues et plus frap-
pantes quand on remonte vers l’Est, dest-à-dire vers
la côte mexicaine, que lorsqu’on descend vers la
presqu’île de Malacca. La véritable patrie du tatouage
est sans contredit l’Amérique du Sud. Il est d'ail-
leurs démontré aujourd'hui que Bornéo a primitive-
ment appartenu au continent asiatique où le tatouage
n'existe qu’à peine ou pas du tout.
Il en est de même, nous le montrerons plus loin,
de toutes les raisons tirées du langage et des mœurs.
32 ' LES NOUVELLES-HÉBRIDES.
Aussi le missionnaire Ellis estime-t-il comme nous
que les Polynésiens sont originaires de l’Amérique
du Sud, et nous aurons Poccasion d'examiner les
preuves concluantes qu’il en ‘donne.
Même division parmi les géographes. Malte-Brun
fait sortir les Maoris de Java, dest-à-dire de Malaisie.
Forster et Dumont d’Urville se rallient à la théorie
géologique d’aprés laquelle les îles de la Polynésie
seraient les restes d’un ancien continent qui aurait été
. submergé et dont les têtes seules seraient restées
hors des eaux.‘ Certaines de ces pointes se seraient
développées depuis par des actions volcaniques,
d’autres par des apports madréporiques. Tous deux
sont ainsi amenés à supposer que la race maori est
autochtone et originaire de cette partie du monde
aujourd'hui disparue. Mais comment se fait-il alors
qu’elle ne se montre ni aux îles Salomon, ni aux
NOUVELLES-Hébrides, ni à la Nouvelle-Bretagne, qui
se rattachent au même massif? pourquoi n’apparaît-
elle qu'à demi dans les îles Viti? i
Une pareille hypothèse" visant un bouleversement
sans exemple dans les annales terrestres, ——au moins
sur une telle étendue, —— ne doit pas intervenir pour
les besoins de lacause, au secours d’un ethnographe
dans l'embarras. l
Elle aboutirait d'ailleurs Îa_poser une alternative
dont les deux termeîàsont également inadmissibles:
. 40 -> . a caraco n. .'4L>.1Ü" En L,‘ 5H44. r5: EP-rwsta. Il .. u“. , _
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