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LANGAGE. 39
gnol. One gnam, äest-à-‘dire une récolte dîgname,
signifie a une année ». Kaikai, terme d’origine indi-
i gène, signifie m manger n, sans doute par une ono-
rnatopée qui reproduit grossièrement le mouvement
des dents.
La liaison des propositions se fait par le moyen
du mot anglais belong qui signifie n: appartenant à,
ayant trait à, concernant », etc. Uapplication "en est
universelle et infiniment variée. Belong wbat? veut
dire «Pourquoi?» et bdong et parce que x. Exemple:
a Pourquoi n’as—tu pas fait cela? n Réponse: Be-
Iong me no saw make all rame. Traduction: « Parce
que je ne sais pas faire ainsi.» Behmg sert également
à exprimer la propriété et en général toutes les for-
mes de la modification : man belong sboes est « l'homme
que concernent les souliers, le cordonnier »; man
bdong bread, t le boulanger n; man belong sboe bclang
barra, a l’homme qui a alïaire aux souliers qui ap-
partiennent au cheval n, le maréchal ferrant.
On comprend sans peine, par ses exemples, quel
est le mode de formation de cette langue tout à fait
enfantine: le but en est de représenter les idées sous
la forme la plus concrète possible, au moyen du plus
petit nombre de mots, et en ne visant‘ jamais que les
relations les plus simples entre les choses.
Il va sans dire que les Canaques ne parlent qu’ex-
ceptionnellement le biche-la-mar; ceux-là seuls en
40 LES NOUVELLES-HÉBRÏDES.
sont capables qui ont travaillé chez les blancs; il est
vrai qu'il s’en trouve dans toutes les îles; ils servent
dïnterprètes pour les transactions. ‘
On a souvent reproché aux Français de Calédonie
de n’avoir pas enseigné aux Canaques un patois fran-
çais au lieu de parler avec eux le biche-la-mar. On
ne saurait leur en vouloir: le nombre de bateaux
anglais qui parcourent les îles océaniennes est mal-
heureusement BIEN supérieur à celui des bateaux
français. Il est diflicile d’empêcher les indigènes d’user
de préférence du dialecte dont ils ont le plus sou-
vent besoin, et nos compatriotes trouvent moins de
peineà apprendre le biche-la-mar qu’à enseigner le
français aux Canaques.
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