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rLA GUERRE. . 67
-IV. — La guerre.-
La disette et la femme, voilà les deux causes qui
ont- amené _les innombrables divisions qui séparent
lestribus dans les îles; c'est l'éternelle histoire de la
belle Hélène. La moitié des Hébrides est en guerre
avec l'autre, la lutte engagée de voisins à voisins.
de côte à côte, d’île à île. Elle ne donne heureuse-
ment pas lieu à des batailles rangées, autrement il
n'y aurait plus d'habitants depuis longtemps déjà.
C'est seulement un état d'hostilité continue quidure
souvent plusieurs années. Chaque tribu a son domaine
parfaitement délimité par des gros arbres ou des ac-
cidents de terrain. Toutes les fois qu'un indigène
dépasse de quelques mètres son territoire, ceux de
l'autre tribu lui tirent dessus. Mais si chacun reste
chez soi, il y a rarement une attaque.
Cette situation fait qu’on ne peut jamais trouver
dans cesîles un guide qui consente à vous accom-
pagner à quelque distance. Il serait même dange-
reux de 1’y contraindre, parce que les indigènes des
autres tribus voyant des étrangers avec un de leurs
ennemis, tireraient immédiatement sur eux. Quel-
quefois les rapports entre deux villages voisins de-
,‘ {m2.
6,8 LES NOUVELLES-HÉBRIDES.
viennent tellement tendus et les attentats donnent
lieu à de telles représailles, qu'une des tribus prend
la résolution de porter la guerre chez l'autre. Un
véritable combat alors s'engage, précédé de grands
discours, rassemblements et cris. -
Le Canaque a besoin de s'exciter artificiellement
pour se décider à attaquer son ennemi en face. Il
a se peint en guerre » et se fait la figure la plus ter-
rible qu'il peut. A Tanna, il ‘se bariole de noir et de
rouge des pieds à la tête, ce qui, avec ses longsche-
veux liés sur la tête et retombant en petites tresses
jusque dans le milieu du dos, lui donne un aspect
des plus belliqueux.
En pareil cas, la lutte finit par l'extermination
d'une des deux tribus et la conquête de‘ son terrain.
Les vaincus quiréussissent à s'échapper se réfugient
où ils peuvent, mais ils sont souvent massacres par
ceux à qui ils vont demander Fhospitalité.
Uempoisonnement joue aussi un grand rôle dans
ces querelles. A Pentecôte, Api et Mallicolo, les na-
turels sont très habiles a préparer des poisons vio-
lents avec le suc de certaines plantes et l'écorce de
certains arbres. Mais ils gardent une réserve absolue
quand on cherche à obtenir des renseignements à
ce sujet. On suppose que le croton est le principal
élément de cespréparations. Ils empoisonnent une
igname ou une banane par quelques simples piqûres
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