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MALADIES. 81
pas le tonga. J'en connais des cas, —' très rares,
il est vrai, mais certains, — survenus chez des
adultes à la suite du commerce avec des femmes ca-
naques. j'ai vu enfin plusieurs enfants entièrement
blancs, nés de pères et mères européens de race pure,
infectés de cette terrible maladie. Chacun avait sa
plaie à la cheville et au mollet. Le plus jeune n'en
était qu’aux signes précurseurs, l’enflure totale de la
jambe.
.Les vêtements de toile dont les blancs ont réussi à
donner le goût aux indigènes de certaines contrées
contribuent largement au développement des mala-
dies de poitrine : on peut dire qu’ils se changent en
tunique de Nessus, car les malheureux ne les quittent
plus, même quand ils ont été mouillés, se figurant
combattre, en les gardant, le froid qu'ils ressentent.
Après quelques averses, ils sont atteints d'une bonne
"bronchite qui hâte le dénouement de la phtisie dont
ils portaient déjà le germe.
Quant au vin et à l'alcool, ils ne leur demandent,
[que l'ivresse, qui vient encore aggraver toutes les
maladies.
Enfin, la population de certaines îles est décimée
par la syphilis proprement dite, que les Canaques ne
savent pas soigner, et qu’ils répandent eux-mêmes
à plaisir sans s’en préoccuper. Avec de tels moyens
de civilisation, le blanc ne tardera certainement pas
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mur‘
8 2 LES NOUVELLES-HÉ BRIDES.
à rester seùl possesseur des Nouvelles—Hébrides:
Fexemple de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande
ne permet pas le moindre_ doute à cet égard".
Les Canaques ont des sorciers ou docteurs talw-
tas qui les soignent avec certains breuvages dont il
est diflicile d'apprécier l'efficacité. Il ya pourtant un
fait curieux à noter dans leur médecine, c'est la fa-
çon‘ dont ils guérissent les douleurs et inflamma-
tions intérieures par des incisions sur la partie de
la’ peau qui correspond à la région souffrante. Le
patient se couche sur le sol et le « takata » pratique son
opération avec une pierre grossièrement aiguisée.
Ces coupures ou déchirures, souvent irritées par
la terre ou d’autres matières impures qui s’y logent,
se mettent à suppurer et constituent des révulsifs
analogues à ceux dont fait usage notre médecine.
On trouve des traces de traitements analogues en
Afrique, en Chine, etc., ce qui prouve que l'èpi-'
derme est universellement reconnu comme le plus
‘puissant moyen de révulsion et de curation que la
nature nous ait fourni.
1. Les Anglais prétendent que les trois moyens les plus efficaces de
conquête dans les terres nouvelles sont: lbs gin, lbs clotba, and... small
pox.
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