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LES MISSIONNAIRES. _ X09
En somme, beaucoup d'argent gaspillé pour peu
de profit, c'est là toute la morale de l'affaire.
J'ajouterai que les coprah-makers installés dans
le voisinage des missionnaires se plaignent de la
concurrence que ceux-ci leur font zles sociétés pieu-
ses leur expédiant des articles de premier choix
payés par les fidèles d'Europe, qu'ils peuvent céder
à très bas prix aux indigènes; le commerce normal
devient impossible. i
Cette dernière observation s'applique exclusive-
ment aux missionnaires anglicans, qui ont été les
seuls jusqu'à ce jour à opérer dans Farchipel. C'est
un fait incontesté de tous ceux qui les ont vus à
l'oeuvre, soit à Madagascar Shaw, sdit auxLoyalty
Jones, soit aux Samoa, 'a Raiatea ou aux Nou-
velles-Hébrides, que leur mission a un caractère
beaucoup plus commercial et politique que reli-
gieux.
Un exemple entre cent est celui du Révérend
Jones qui vient d'être officiellement expulsé des
Loyalty, après des avertissements répétés de tous les
gouverneurs depuis vingtans. Ce‘ «x bon pasteur »
n’a pas cessé un jour d’exciter sournoisement les in-
digènes contre les Français, qui lui accordaient
l'hospitalité de leur colonie. Naturellement il a
cherché ‘adonner le change a l'opinion en préten-
dant que son expulsion était due à sa nationalité : il
_ I I0 LES .NOUVELLES-HÉBRIDES.
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est facile de lui répondre qu'on n’a pas frappé son
collègue qui réside encore aux Loyalty. M. Jones,
malgré ses dénègations faussement indigriées, ne con-
vaincra jamais de son innocenceceux qui l'ont vu à
l’œuvre sur les lieux mémés de ses exploits. ._
Aux Hébrides nous avons eu à souffrir. personnel-
lement des menées de ces émules des Pritchard et des
Shaw. Si nous n'en sommes pas. venus aux mains en
septembre 1887 avec les indigènes de T anna, cela
n’a pas été la faute des missionnaires. Je veux croire
que leurs intentions étaient pures, mais alors elles
restent pour moi, comme pour tous les témoins de
l'aventure, absolument incompréhensibles; tous en
pourraient déposer à l'occasion.
Voici le compte rendu de cette affaire d'après les
journaux néo-calédoniens:
a Nous avons parlé dans notre dernier numéro
des diflicultés survenues à Tanna et soulevées par
les indigènes de cette île; nous pouvons aujourd’hui
donner quelques détails complémentaires, grâce à
des renseignements précis qui nous ont été fournis
par la Compagnie des Nouvelles-Hébrides.
a Dès le 27 février 1883’, le volcan de Tanna
avait été acheté aux chefs de cette île par la Com-
pagnie des Nouvelles-Hébrides qui, désireuse de faire
visiter les solfatares et de se rendre compte des
moyens qu'il faudrait mettre en pratique pour les
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