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LES MISSIONNAIRES. ' I I3
t Une corbeille en branches .de cocotier contien-
drait de 6 à 7 kilogt. de minerai, ce qui, au prix
d’un fusil Snider pour dix corbeilles, porterait la
tonne à sept ou huit mille francs.
a Grâce à l’énergie des représentants de la Com-
pagnie que_ de pareilles manœuvres nîntimidèrent
pas, on arriva à s’entendre et on acheta moyennant
le prix de 1,785 fr. le droit d'établir des chemins
depuis les solfatares jusquït la mer;
cr La Société se rendit également acquéreur d'un
terrain de quelques ares dans la Baie, malgré la dé-
fense formelle faite par les missionnaires de céder
cet emplacement aux Européens.
a Il a été souvent question du rôle que jouent dans
le groupe des Nouvelles—Hébrides les missionnaires
anglais; nous en dirons quelques mots concernant
les faits que nous venons de rapporter. Les agisse-
ments de ces individus sont les mêmes dans tout
l'archipel. A Tanna, ils viennent d’éveiller par des
évaluations exagérées la cupidité des indigènes’ qui
croient que le soufre,àpoids égal, vaut l’or. De cette
façon ils rendent aujourd’huifort difiiciles des explo-
rations que d’autres avaient faites auparavant sans
rencontrer les mèmes diflîcultés. Leur but est de
rendre impossible toute exploitation du soufre en
donnant aux indigènes des idées aussi fausses de sa
valeur. lls viennent donc ainsi combattre le progrès .
luvvlLul-nhllblt. l
I I 4 LES ‘NOUVELLES-HÉBRIDES.
et la civilisation à la tête desquels ils devraient se
placer, en empêchant toute tentative décolonisation
dans cette île.
t Grâce à ces procédés ils auraient pu être la cause
d'un conflit, car les indigènes de Tanna’ sont connus
pour être d’une nature très méfiante, très sauvage et
belliqueuse. Aucun blanc ne peut séjourner dans
l'île." Tous les coprah-‘malrers qui ont essayé de s’y
installer, sont obligés de partir au bout d’un certain
temps. Or, en éveillant leurs mauvais instincts et
leur cupidité, et en leur faisant croire que les étran-
gers qui venaient visiter le volcanavaient l’intention
d’enlever des parcelles de ce soufre si précieux, ils de-
vaient sedouter ‘qu'ils pouvaient amener un conflit;
ils ont assez Yexpérience des indigènes de cette île
pour le savoir. C'est néanmoins la tactiquelquïls ont
cru devoir suivre et les agents de la Compagnie ont
acquis la certitude, par les récits de leurs guides, que
s’ils n'avaient pas été en nombre et bien armés, ils
auraient eu maille à partir avec les indigènes.
« Les natifs de Tanna en étaient effet dans l’inten-
tion d’attaquer les blancs, car, sortant tout à coup de
la brousse, tous armés, au nombre de plus de cent
cinquante, ils entourèrent lesétrangers, sur le terrain
même du volcan, à plus de trois heures de marche
du bord de la mer. Il est regrettable que les mis-
sionnaires qui se disent hommes de paix et de mi-
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