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LES MISSIONNAIRES. I I j

séricorde et qui sont gens fort avisés, n'aient pas
prévu cette éventualité.

« Nous pouvons ajouter qu’on se fait une
étrange idée en se figurant que les missionnaires
presbytériens, établis dans les îles depuis un certain
temps déjà, ont fait beaucoup de prosélytes. En ce
qui concerne Tanna, par exemple, ils n'ont réussi
qu'à convertir quelques natifs voisins des missions
et qu'ils ont dû s'attacher par des présents. Leur
grande force près des Canaques provient de ce qu'ils
ont su leur donner la conviction qu’ils seraient leurs
protecteurs dans toutes les questions d'intérêt qu'ils
auraient ‘a débattre avec les blancs.

r Quant à les avoir évangélisés et leur avoir in-
culqué des principes de fraternité et de civilisation,
ils ne paraissent pas s'en être préoccupés. Les indi-
gènes sont restés païens, sans foi ni loi, et l'on ne
compte pas plus de vingt pratiquants dans chacune
des deux missions dont nous avons parlé.

« Le vrai rôle de ces missionnaires est celui
d'agents politiques gardant le pays pour l’Angleterre
et hostiles par suite a tous lesétrangers.

Nous comprenons que l'amour de la patrie puisse
inspirer de semblables sentiments, mais nous ne
pouvons admettre que dans ces circonstances ils
se cachent sous le masque de la religion. n Indé-
pendant du 8 septembre 1887.





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F’.
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a.
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r 1 6 LES NOUVELLES-HÉBRIDES.

Nous avons été en effet entourés, à quatre heures
de marche de la mer, par cent cinquante ou deux
cents Canaques, armés et peints en guerre, qui nous
attendaient depuis le matin, embusqués par cinq
ou six groupes. Ils avaient surgi tout d'un coup de
la forêt en poussant des cris de guerre; quelques-
uns achevaient encore de charger leurs fusils der-
rière les arbres.

Si nous n'avions pas été une vingtaine au lieu
d'être cinq ou six comme à l'ordinaire, si nous n’a—
vions pris la précaution de nous armer sérieusement,
sur l'avis d'amis en situation d'être bien informés,
— et que nous ne voulons pas nommer parce qu'ils
sont eux-mêmes de nationalité anglaise, —— nous
étions tout simplement perdus.

Le motif de ce guet-apens‘ nous l'avons appris de
la bouche même des Canaques quand, après une heure
de manœuvres, nous avons pu parlementer, grâce
au fils d'un chef influent que nous avions heureuse-
ment pris avec nous comme interprète. Des émis-
saires indigènes, qu'ils nous ont montrés et qui ap-
partenaient à la tribu où réside le missionnaire
nnglican, étaient venus quelques jours auparavant
annoncer notre prochaine exploration à leurs compa-
triotes, en leur affirmant que notre but était de nous
emparer de leur territoire.

Ces mêmes envoyés leur avaient apportéle papier,