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LES MINES. ’ I 23
' Ces coraux ont émergé par suite de mouvements récents du
sol. On peut suivre, sur certains points, le mouvement ascen-
sionnel qui s'est opéré par degrés, ce qui a permis a la mer de
laisser sa trace à chaque émergence. A Port-Villa, ou voit très
nettement trois échelons de ce genre.
C'est d'ailleurs un phénomène bien connu par tous les Ca-
lédoniens qui ont passé devant les a Tours Notre-Dame n de
Hienghène. Ces roches calcaires montrent deux assises très
nettes d’anciennes érosions marines, ‘a plusieurs mètres au-
dessus du niveau actuel de la mer.
A Sandwich, les coraux soulevés ont laissé passage dans le
centre à des éruptions de lave dont on trouve les débris dans
le sable du rivage.
Au point de vue minier, les îles madréporiques n’ofl'rent
aucun intérêt.
II
Le: {les volcaniques.
Telles que Tanna, Ambrym, Vanua-Lava, composées en
tout ou en partie des déjections du volcan.
Ambrym, notamment, est un cône de scories recouvert,
COMME d’ailleurs toutes les îles de l'archipel, d'une végétation
luxuriante qui repose agréablement la vue du mineur calédo-
nien habitué à la x terre rouge» et à la. maigre ‘brousse qui la
recouvre. .
Le volcan de Tanna a déjà été visité et décrit plusieurs fois.
Celui de Vanua—Lava, ou mieux les solfatares de cette île sont
fort intéressantes et méritent qu’on s’_v arrête.
Vanua-Lava fait partie de l’archipel de Banks, au nord des
Nouvelles-Hébrides proprement dites, a 6o milles environ
au delà de Spiritu-Santo. C'est une île de médiocre étendue,
formée a sa base par des gneiss à grains fins recouverts par des
trachytes et par des laves.
I 24 LES NOUVELLESŒIÉBRIDES.
Ces trachytes contiennent du soufre dans leurs vacuoles ;
et, en passant à travers ces trachytes, les eaux et les gazchatids
se chargent du soufre qui vient se condenser et se déposer à
l'air libre. De u cette forme de cheminées coniques tout à fait
typique quhffectent les dépôts de soufre de Vanua-Lava.
Les gisements ne sont guère, à vol d’oiseau, à plus de six à
sept kilomètres de la mer. On y accéde par un chemin canaque
des plus primitifs, mais extrêmement pittoresque. La chaleur
naturelle et Phumidité de l'air sont accrues par les vapeurs de
la rivière qui descend toute bouillante des solfatares. Cette eau,
bien que chargée de soufre et de sels au point de la rendre non
potable, circule dans une série de méandres de verdure, un
fouillis de fougères impossible à décrire.
Après deux heures de marche environ, en partant de la baie
nord de l'île, et non de la baie du village où l’on mouille d’ha—
hitude, on arrive aux solfatares, a une altitude de 420 mètres.
Une vapeur épaisse sort de tous côtés, le sol fissuré et décom-
posé tremble sous les pieds et nos guides canaques nous lais-
sent nous aventurer seuls sur un terrain trop chaud pour leurs
‘semelles naturelles. De toutes parts des cônes de soufre d'un
beau jaune émergent des décombres. Ces cônes, de dimen-
sions‘ très variables, sont chacun le centre‘d’une buée brûlante
chargée d’eau etde soufre. Ce dernier se dépose incessamment
en belles aiguilles jaunes qui exhaussent peu à peu le sommet
du cône, laissant a l'intérieur des cavités tapissées däiguills
magnifiques, malheureusement si fragiles qu’elles tombent en
poussière au moindre contact. '
On arrive ensuite dans une région où les cônes de soufre
alternent avec des vasques d'eau bouillante qui servent de
sources a la rivière d’eau chaude. Ces vasques d’une eau noi-
râtre chargée de soufre et de sulfures sont continuellement en
ébullition. Le plus grand de ces sortes de bassins naturels qui
a au moins quinze mètres de diamètre, lance une colonne de
vapeur d'eau qui se distingue même du large.
J'ai prélevé une série Œéchantillons des eaux de ces vasques
qu’il sera intéressant de faire analyser. Au point de vue théra-
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