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HISTOIRE. i r 37

« La question se pose aujourd’hui de la façon sui-
vante :'

r: Par quels moyens pourra—t-il être suppléé à ces
lacunes P i

« Sans aucun doute, nous avons usé vis-à-vis de
1’Angleterre, dans les négociations de cette question
des Nonvelles-Hébrides, d’une modération et d’une
longanimitè dont on chercherait vainement un pré-
cédent dans Phistoire. Mais cette générosité n’a pas
bénéficié à nos adversaires. La tentative de l’Angle—
terre de nous duper en nommant M. Romilly rési-
dent et v consul britannique dans le groupe néo-
hébridais, d’une part, en nommant, d'autre part,
M. Howard Walker vice-consul ‘a Port-Sandwich, est
tout à fait indigne d'une grande puissance comme
YAngIeterre.

« Avec beaucoup d'équité et de sagesse, la France3.
repoussé toutes les ouvertures qui lui ont été faites,
il y a quelques mois, par le gouvernement de Sa
Majesté britannique et qui tendaient à l’installation

_ d’un résident français aux Nouvelles-Hébrides. Ce

que veut le gouvernement français, c’est maintenir
intégralement le traité ou Fabroger d’une façon
complète, selon que PAngleterre voudra se ranger à
l’une ou l'autre de ces alternatives; mais il n'admet-
tra aucune transaction intermédiaire.

« Le traité, comme nous l’avons déjà montré, fut





. ‘:.'...à.-.._a_, .- «lacunaire





1 38 LES NOUVELLES-HÉBRIDES.

l’œuvre précipitée de l’Angleterre et de la faiblesse
de la France en s’y associant. Il a été conçu dans un
esprit que la colonisation française a depuis long-

temps abandonné et qu'elle a däiilleurs amélioré.

La politique de l’Angleterre dans le Pacifique a tou-
jours eu le caractére d’une entreprise à la fois reli-
gieuse et‘ politique —— une sorte de concert séraphi—
que où un diplomate, un évêque et un soldat jouent
chacun leur partie — et organisée de façon à causer,
à bref délai, des ennuis sérieux aux colonies fran-
çaises du Pacifique.

a La politique anglaise, dans les mers du Sud,
est l’œuvre dägitateurs de profession et de fanati-
ques religieux. Qu'a-t—elle produit aux Nouvelles-
HéBrides?

o: Interrogez à la fois les colons de cet archipel du
premier au dernier et les habitants de la Nouvelle-
Calédonie depuis.le fonctionnement du traité, et
tous ces gens, sans exception, vous répondront-:

j L’Angleterre a toujours été Finfatigable ennemie

du commerce dans les îles et ‘le défenseur toujours
sur la brèche de tous les missionnaires qui dirigent
la propagande contre les Français. Elle a, avec infi-
niment de ruse, confirmé toutes les promesses faus-
ses et brisé les garanties des hommes qui avaient
placéleur confiance dans Pexécution des dispositions
du traité.