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HISTOIRE. 139
cc Si I’An'gleterre voit sa politique anti-française
avoir gain.de cause en plaçant M. Romilly aux
Nouvelles—Hébrides, elle indique par cela même son
dessein d’aller plus loin, et de s’assurer une action
indépendante à tous les points de vue en ce qui
concerne sa politique dans ces îles.
a M. Romilly se rend à Port-Havannah sur la
Calliope, actuellement mouillée dans notre port. Nous
protestons au nom des habitants de la Nouvelle-Ca-
lédonie contre son installation en qualité de résident
anglais aux Nouvelles-Hébrides, et nous espérons
que le commandant de la Saône, qui est sur le point
de se rencontrer là-bas avec la Calliope, n’hésitera
pas à protester contre Yingérence de Mi Romilly
dans les affaires de la Commission mixte. Nous
croyons savoir que la Commission mixte aura à ré-
soudre plusieurs questions importantes quand les
deux navires se rencontreront dans Parchipel. Notre
avis est que le commandant de la Sqône devrait refu-
ser de siéger au sein de la Commission si M. Ro-
milly est présent, ou s’opposer à "toute délibération
à laquelle ce dernier pourrait assister; i
« On peut dire que la convention internationale
ne "saurait exister plus longtemps. Nous regardons
l'Angleterre comme responsable de sa rupture. Les
traités n’ont force et vigueur qu’autant que leurs
dispositions sont respectées; ils ‘sont au contraire '
140 LES NOUVELLES-HÉBRIDES.
violés lorsqu'ils donnent naissance à des empiéte-
ments en opposition avec leur but et leur raison d’étre.
« Notre mission dans les îles est d'une nature pa-
cifique et ne doit pas afïecter un caractère belli-
queux; mais nous avons le devoir de protéger le
commerce de nos nationaux contre le vol et le
meurtre. Nous demandons au gouverneur de la
Nouvelle-Calédonie quelle attitude il entend pren-
dre en présence du départ de M. Romilly sur la Cal-
Iiope; si, d’une part, il peut s'abstenir de toute in-
tervention inconsidérée, il doit cependant se tenir
sur le qui-vive.
« Nous ne pouvons laisser les événements suivre
leur cours sans agir, nous devons être prêts à toute
éventualité. Si la carte du Pacifique doit être modi-
fiée, nous devrions commencer tout d’abord a pren-
dre les mesures que nous commande la prudence afin
d'équilibrer le partage et de balancer le compte. La
France doit se réserver pour elle-même la plus
grande liberté ‘d'action et obliger ainsi Forgueilleux
parvenu, notre voisin dans ces mers, à s’abstenir de
toute intervention dans nos afiaires. »
Le Colon, r8 juillet 1889.
Ces sentiments sont naturels de la part des Fran-
çais; mais,- chose ‘curieuse, ils ont trouvé de l’écbo
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