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HISTOIRE.’ 1
avantages de la domination et de Pagrandissement
territorial sans courir les risques elfrayants et les ter-
ribles responsabilités d'une conquête à main armée.»
De la un mouvement gallophile, BIEN inattendu à
coup sûret dont nous n'avons encore pas su profiter,
mais dont les. phases ‘sont infiniment curieuses à
suivre.
Voyant que l'Angleterre, par l’envoi d'un consul
spécial, se prépare à imposer sa souveraineté aux îles
qu'elle a empêché la France d'occuper, en lui oppo-
sant un de ces scrupules de loyauté internationale,
auxquels‘ nos hommes d’État sont toujours naïve-
ment sensibles, les colons se réunissent, rédigent une
pétition et la présentent le to août 1889 au gouver-
neur de la Calédonie. En voici le texte, traduit aussi
exactement que possible, d'après l’Evming Standard
de Melbourne numéro du 29 août.
Pétition des propriétaires, trafiquants, planteurs et
colons des Nouvelles-Hébrides, à Son Excellence
M. le Gouverneur représentant le gouvernement de
la République française dans la colonie de la Nou-
velle-Calédonie et dépendances.
Ils exposent humblement :
I’ Que les pétitionnaires sont sujets d'autres nations que la
France, comme cela est prouvé par leurs signatures apposées
ci-après; ‘
LES NOUVELLES-HÉBRLDES.
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2° Qu'ils sont propriétaires de terrains dans les Nouvelles-
Hébrides, comme il appert desdites signatures; _
3° Que plusieurs d'entre eux sont trafiquants et planteurs
établis d'unefaçon permanente aux Nouvelles-Hébrides, où ils
ont installé des facturer-les et résident depuis des temps variés,
comme il résulte des mêmes signatures; '
4° Qu'ils sont désireux de voir unepuissante nation euro-
péenne s'établir aux Nouvelles-Hébrides;
5° Qu'ils sont pleins de confiance dans les institutions de la
France, dans la grandeur de ce pays et de ses gouvernants,
dans son prestige maritime et que sous le drapeau de la France
le salut et la justice leur sont pleinement assurés;
6“ Qu'ils désirent que l'autorité de la République française
s'impose aux Nouvelles-Hébrides le plus tôt possible ;
7° Que les raisons pour lesquelles les pétitionnaires invo-
quent l'aide de la République française sont les suivantes :
a Les Nouvelles-Hébrides sont situées a 150 milles de la
possession française la plus proche Nouvelle-Calédonie, tan-
dis qu'elles sont éloignées de 450 milles des Fidji, la plus
voisine des colonies anglaises, et de rzdo milles de la côte
d’Australie ;
b Le trafic actuel de Parchipel, ou tout au moins la plus
grande part, passe par les marchands français de Nouméa et —
la Compagnie française des Nouvelles-Hébrides, et ce trafic
déjà considérable va grandissant chaque jour et promet d'ac-
quérir une extension des plus importantes;
c Les échanges entre les colons européens ont lieu au
moyen de la monnaie française, et tous les mémoires sont ré-
digés d'après la comptabilité française; _ _
d Le seul service régulier de bateaux pour‘ la poste’, les pas-
sagers et les cargaisons, entre ces îles, est fait par des bati-
ments français sous1’empire d’une convention conclue avec le
gouvernement français ; _
e La totalité du trafic inter-insulaire s’opère, sauf une ex-
ception, par des bateaux naviguant sous le pavillon français;
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