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CONCLUSION
Voilà la situation actuelle des NouveIles—Hé—
brides: elle est évidemment provisoire. Ses colons
n'ont voulu que forcer lamain ä la France, et il
faut espérer que le souci de sa puissance et de sa
dignité amènera celle-ci à exaucer leurs voeux.
Sans doute les expéditions lointaines ne sont pas
fort en honneur dans notre pays et l'on saurait peu
de gré au Gouvernement qui jetterait notre pays dans
des complications diplomatiques, sinon dans des dé
penses et des armements nouveaux: mais le droit
de la France est ici trop évident, et la sympathie des
colons trop marquée, pour que l’Angleterre, qui s'est
annexé les Fidji et tant d'autres terres océaniennes,
se risque à accentuer sérieusement ses réclamations.
Ensuite, il n'est nullement besoin d'un déploiement
de forces ni d'une conquête à main armée; la pré-
sence d'un résident et d’un détachement dïnfante-
rie de marine suffira et n'entraînera que des frais.
insignifiants.
C'est le devoir du gouvernement français de sou-
tenir ainsi l'action industrielle et civilisatrice de la
Société des Nouvelles—Hébrides qui possède la plus
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r62 - LES NOUVELLES-HÉBRIDES.
grande partie du sol de ces îles et qui est seule à
maintenir notre drapeau dans la région occidentale
de l’Océanie.
L'homme de téte et de cœur qui la dirige etdont
le nom est lié a l'histoire de la‘ Nouvelle—Calédonie,
M. John Higginson, devenu Français de nationalité
comme il l'était déjà par les sentiments, mérite à
coup sûr de réussir dans sa courageuse entreprise.
Si les tentatives de’ colonisation n’ont pas été
jusqu'ici très heureuses" il ne s'en est produit
qu'une, à Port-Villa en 1886, et elle n'a échoué
qu'en raison de la .saison exceptionnellement plu-
vieuse et malsaine, il n'y a point lieu de se décou-
rager: ce n’est pas en un-anv qu'on rend apte à la
culture et à l'habitation une terre vierge couverte de-
la plus luxuriante végétation qui existe au monde.
Le travail viendra à bout de toutes les difficultés, et
nous souhaitons ardemment que la France recueille
les bénéfices d’une colonisation dont elle a eu l'ini-
tiative et le mérite. 4
Malheureusement il est à craindre que rl’Angle—
terre, poussée par l’AUSTRALIE, n'ait encore ici le
dernier rnot, si la France ne suit pas profiter de la
décisif effort.
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