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Ernest Davillé, 1898, Les Nouvelles-Hébrides / Ernest Davillé, 1898, Les Nouvelles-Hébrides / Ernest Davillé / Vanuatu

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_4_

sous le nom de Nouvelle-Jérusalem, en donnant a la rivière qui se jette
dans le fond de la baie l'appellation de Jourdain. Cette colonie, très
vantée par de Quiros dans ses rapports a Philippe lll, fut abandonnée,
après la mort de son fondateur, par les Espagnols, devant l'attitude inena-
çante des indigènes. Les marins perdirent même toute trace des Nou-
velles-llébrides pendant plus de cent ans. Elles furent découvertes pour
la seconde fois dans la seconde moitié du dix-liuitieme siècle. Ce fut Cook
qui, en 1774, leur donna le nom sous lequel elles sont désignées aujour-
il'hui, mais une partie du groupe dc ces îles, tout au moins, fut reconnue
par llougainville en 1768. Cook, qui leur trouva une ressemblance avec
l'archipel du nord-ouest de Plîcosse, fut émerveillé de leurs richesses
naturelles, et Forster, qui l'accompagnait, en était si enthousiaste qu'il
s'écria : c C'est le paradis de l'0céanie. p .

Le prolongement de l'archipel néo-liébridais îles 'Banks fut découvert
par le capitaine Bligh, dont les voyages sont célèbres 1. Puis eurent
lieu la tragique expédition de la Pérouse 1778, celle dîintrecasteaux a
sa recherche -1791, celle de lumont d'Urville 1828, qui consacre dans
sa grande relation des pages vivement intéressantes aux Nouvelles-
llébriiles 2. Ce n'est qu'en 1818 que commencèrent les tentatives d'oc-
cupation bien plus que décolonisation des îles. Des missionnaires pres-
bytériens voulurent s'y installer et y furent assassinés. D'autres, en
1839, faillirent avoir le même sort, et ne durent leur salut qu'a la fuite.
ll en fut de même des maristes en 18:17. Lorsque, le 25 septembre 18253,
nous eûmes pris possession de la Nouvelle-Calédonie, des bateaux parti-
rent bientôt de Nouméa‘ pour trafiquer dans les Nouvelles-llébrides. Des
colons français s'y établirent, y acquircnt des terres qu'ils mirent en
culture. La France était si bien la seule puissance ayant des droits évi-
dents sur ces îles, que les quelques Anglais faisant partie de la colonie
demamlaient eux-mémés a être placés sous le protectorat français.

Ce fut alors qifintcrvinrcnt les Anglais et les Australiens. lls taché-
rent l'abord de se mettre d'accord pour l'exploitation de l'archipel des
N ouvelles-llébrides, et y seraient parvenus si le commerce néo-calédonien
n'avait réclamé sa part. le la tiraillement et conflit. l.'.-ustralie déclarait
que l'annexion anglaise s'imposait, mais prétendait en récolter tout le
prolit. L'Angleterre ne voulait pas tirer les marrons du feu. Se défiant
des Australiens, elle se tourna vers la France. Une entente fut conclue
ENTRE les cabinets de Saint-lames et de Paris en 1878. ljAustralie ne se
tint pas pour battue, et, préférant la politique par le fait à ladiplomatie,
chercha la solution du probléme dans faccaparement du commerce. Une
compagnie australienne, au capital de 2E3 millions, fut créée dans ce but.
Nouiiiéa répondit a ce coup droit par la Compagnie calédonienne des
Nouvelles-llébrides, qui acquit aussitôt, gracc surtout li M. lligginson
1883, des quantités considérables de terrains achetés aux indigènes et
aux colons anglais, éliminant ainsi ces derniers a peu prés compléte-
iiient. l.'Australie tilclia d'entraîner alors I’Angleterre dans son plan de
fédération australienne, impliquant l'occupation des Nouvelles-llébrides.
L'A ngleterre refusa, mais sans rompre ouvertement avec les Australiens.

1 Le voyage du capitaine Bligli, ainsi que l'établissement de son équipage
révolte dans llle de Pîtcairn, est un récit des plus émouvants. 1l figurera dans

notre collection. C. S. _ ‘
2 DUIONT n ÜIIVILLE, Voyage autour du monde Paris, l‘ urne, Jouvet et C".



w.-ÿç.ieu-'.ii_ ŸZFrL-«Ulr . g» s mon» 18.-;- munir‘ _'

Ln-‘h-"Wt

_ 5 _
On en eut la preuve quand la France proposa d'annexer l’arcliipel néo-
hébridais, en s'engageant a protéger les nationaux étrangers L'Angle-
terre, au lieu de donnerouvertement son consentement, le subordonna,
en définitive, a lavis les gouvernements australiens qui protestérent
. . 7
contre les intentions françaises. De nouveaux massacres dont les
. . ' '
auteurs ttaient les Canaquespetles fauteurs peut-être des Australiens,
nécessiteront l occupation militaire des principales îles llébrides par le
gouverneur de la NouveIle-Calédonie. Cette mesure aboutit a la conven-
tion angle-française de 1887, dont nous avons parlé plus haut. Depuis ce
monjetli, lll Situation point changé politiquement, mais elle s'est
considérablement modifice sous le rapport commercial, Les €010,15
français des Nouvelles-llébrides ont donné de l'extension a leurs établis-
sements,‘ leurs transactions avec les pays voisins ont par suite aug-
älenté; 1911.00“? la Compagnie caledonienne, transformée en c Société
aläïnlse iouvelles-llébrides n, a augmenté notre influence en
am ioian es diverses institutions de la colonie, ecoles, hôpitaux, etc,
et en resserrant les liens d'intérêt et d'union ENTRE nos nationaux
ll est hors de doute que l'archipel ne peut plus étre livré a lui-nième
Les 200 blancs qui s'y sont fixés se trouvent en présence de 60 000 Cana-
ques et, dans un cas 'de révolte générale, a leur merci. La commission
navale inixte succomberait fatalement devant un soulèvement en masse
des indigènes, si ceux-ci avaient a leur téte un clief capable de les con-
‘Ïulfäcl de les plier a sayolonté. A ces raisons qui motivent une annexion
se Joint celle dc la civilisation. Les janaques ne faccepteront que
gun gouvernement qiäi la leur imposera. _Quel sera ce gouverveinent,
rance ou Angleterre. 'lout porte a croire que demain yieut-î-trc le
drapeau français llottera sur larcliipel. Mais pourquoi tarder a prendre
cette initiative?

lll

La superficie totale en hectares de l'archipel des Nouvelles-llébrides.
sans y compter les Banks et les '1‘orres, est de A1,«107,310. l/Arcliipel
comprend deux grands groupes, sud_ et nord, le premier renfermant
Aneituiii Annatoin, '1‘aiina avec les petites îles de Foutuna et de Nioua
linmer lârromango, Vaté ou Sandwich et ses dépendances llat. Protec-
“0”: DÙCGPÜO": NSMNÙ- L0 Second groupe se divise en deuxlparties
ouest ct est : Mallicolo avec les hlarkelynes, Vao, Wala, llano et Espi-
ritu-Santo avec Malo ct Aoré, a l'ouest; Deux-Atouts, May. Api. Ambrym
Panna, Lopevi, Pentecôte, Aoba, Aurore, a l'est: a cc dernier groupe
appartiennent de nombreux îlots ou îles : Makoura, Tongoa, et les
Shepherd itlwoysy, Oufélair, 'l‘ongariki.

Les quatre ports les plus remarquables des Nouvelles-llébrides sont '
Port-Sandwich dans l'île Malliitolo. Port-Vila et Port-lliivannah dans
l île Yate, et le canal du Segond, ENTRE Aoré et Santo.

Dans la plupart des îles, le sol est d'une grande richesse la flore abon-
dante, la végétation splendide, offrant de magnifiques ressources a
l'agriculture ou l'exploitation forestière. Beaucoup d'essences de bois,
propres a 1 ébénisterie ou ù la menuiserie line bois de rose, faux acajou,
bois de fer, santal, coliu, etc., des goniniiers, des sagoutiers, des ban-

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Oceania - Pacific early and rare books and writings -- Océanie - Pacifique: livres et textes anciens et rares [Collection(s) 2]
Ernest Davillé, 1898, Les Nouvelles-Hébrides [Set(s) 1666]
Meta data
Object(s) ID 184950
Permanent URI https://www.odsas.net/object/184950
Title/DescriptionErnest Davillé, 1898, Les Nouvelles-Hébrides
Author(s)Ernest Davillé
Year/Period1898
LocationVanuatu
Coordinateslat -17.72 / long 168.36
Language(s)French
Copyright Personal use allowed
Rank 4 / 19
Filedaville_1898_03.jpg
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Quote this document Davillé, Ernest 1898 [accessed: 2024/11/23]. "Ernest Davillé, 1898, Les Nouvelles-Hébrides" (Object Id: 184950). In Ernest Davillé, 1898, Les Nouvelles-Hébrides. ODSAS: https://www.odsas.net/object/184950.
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