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pilonage des fruits; en un mot, il devra faire l'office de contre-
maître et non de travailleur. Tout colon qui arrive, même s'il est
en famille avec des enfants déjà en âge de l’aider à la terre, se
trouve ainsi dans Fobligation de se procurer des travailleurs indi-
gènes. et pour cela il doit s’adresser aux recruteurs.

Sans entrer dans de trop longs détails à ce sujet, disons qu’il y
a dans l'archipel quelques colons qui, en dehors de la mise en
valeur de leurs UPPPJIÎIIS. ont des côtres ou des goélettes avec les-
quels ils font. sous la surveillance des bateaux de guerre. le recru-
tement des Ianaques dans les diverses îles du groupe. Ces Zana-
ques sont mis ensuite,1no_yennant un prix convenu, s. la disposition
des autres colons qui n'ont pas. eux, les moyens de recruter, on
qui préfèrent payer plus cher pour ne pas courir les risques de ce
métier parfois dangereux.

Actuellement un Canaque — homme. femme. ou garçon adulte
— se paye de 200 à 250 trames. et pour cette somme on a un tra-
vailleur qui est. astreint, Papi-ès l'engagement qu'il contracte en
toute connaissance de cause, s. servir pendant trois ans chez celui
qui l'a engagé; cela moyennant un salaire de l2 à t5 francs par
mois, payable. en totalité, au terme de l'engagement, soit en argent,
soit en marchandises, suivant les conventions faites. Lluclrlues
Canaques s'engagent directement sans l'intermédiaire des recru-
teurs; GéNéRALEMENT ce sont ceux qui. après une première période
de trois ans, renoncent à leur droit de rapatriement et s'engagent
de nouveau soit chez le même colon, soit chez un autre; tontelïiis
ce fait est exceptionnel.

Quant aux Canaques des tribus voisines de l'établissement du

planteur, il est rare que l'on puisse les décider à travailler; ils
consentent parfois a donner la main pour une cueillette pressée
de café, mais en général ils ne restent que quelques jours et
exigent un salaire trop élevé.
’ Que valent ces indigènes comme travailleurs? Que détermine
chez eux le contact du blanc‘? Comment doit-on se conduire avec
eux pour en obtenir de bons servicesî’... toutes questions assez
délicates, très complexes. et que l'on ne saurait nettement tran-
cher, quand on connaît un peu la main-d'oeuvre indigène.

Un voyageur qui avait parcouru — très sommairement sans
doute — les Nouvellesllébrides écrivait, il y a quelques années,
cette phrase au moins remairquable : a Ce qui distingue surtout le
Canaque néo-hébridais, c'est son respect absolu de la vérité et du
bien d’autrui. n

Un point, c’est tout. Voila les futurs colons tixés. Ou bien ce
voyageur a voulu écrire une plaisanterie, ou bien il n'a jamais vu
de Néo-llébritlais qu'en rève et selon son cœur; il est dillicile, en
elTet, de dire plus exactement le contraire de ce qui est. Uindigène
néo-hébridais, dïtnatum à Santo, en passant par Tanna, Vaté,

fcpäksm ' ‘- u. emma- Jine; -,....—..;._—m.-L:qygvorçp. -

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lllallicolo, Ambrym, Aoba et Pentecôte, est menteur et voleurfpar
nature. Ces deux dispositions premières se développent presque
invariablement avec une intensité étonnante dans l'habitation de

VILLAGE cxxxovæ: Alllltlül. — uun Ifsxcsixïs.

son engagiste, où il voit beaucoup de choses inconnues «le lui, qui
lui paraissent très attrayantes. et dont la plus insignifiante déter-
mine «les tentations auxquelles il ne cherche pas a résister. Il est
aussi naturellement cruel; mais ceci est moins à craindrtÿpoui‘ le

Photographie du DP Jollet.