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saisir ce qu'ils demandent. Un habitant de là-bas ayant besoin
d'une écumoire et ne pouvant se faire comprendre du Ianaque
qui le servait, finit par lui dire : - You no savé, something all
same big fala spound belong trous. — Tu ne sais pas. quelque
chose comme une large cuillère avec des trous. n Le Ianaque
part comme un trait et rapporte triomphalement ifécumoire, très
lier d'avoir «tompris. Peu de jours aprfrs, tous les engagés de
l'endroit connaissaient cette expression. Un voit par conséquent
qu'il n'est pas ditlicile de tréei- des néologismes dans la langue
courante des îles. Iependant laeaucoul de zolons tiennent avec
raison à user le moins possible de ce patois, et l'ont tous leuI's
elÏorts pour leur apprendre notre langue; aussi voit-on de plus
en plus, aux Notwelles-llébritles connue en Nouvelle-tialédonie,
des Canaques qui parlent couramment le français.
Tous ceux qui ont parcouru l'archipel des Nouvclles-LLéBRIDES ont
pu constater à quel point les indigènes sont réfractaires, encore à
l'heure actuelle, à toute idée de progrès et de civilisation. On pour-
rait croire qtfaprès avoir passé-quelques années chez les blancs.
les Canaques chercheraient, de retour a la cote natale, à faire pro-
fiter dans une certaine mesure les hommes dcleur tribu de ce qu’ils
ont vu en Australie ou en Calédonie. Il n'en est rien; tout au con-
traire même, le chef de tribu donne généralement quelques jours a
Pindigène revenu dans son pays pour reprendre les habitudes de
la vie canaque. ll est vraiment curieux de voir avec quelle rapidité
s'opère cette transformation à contresens, ce retour complet en
arrière. C'est avec lélice qu'il retrouve sa hutte enfumée et qu‘il
reprend ses occupations lautrefois. Occupations assez minc.es. qui
consistent à travailler‘ pour la péche pendant quelques jours par
mois. et, deux fois par an, pour la mise en terre des semences et
la récolte des ignames, en consacrant une semaine environ a la
culture et aux fêtes.
Le reste du temps se passe dans l'oisiveté la plus complète,
d'autant mieux qu'ils laissent à leurs femmes — lesquelles jouent
dans les tribus le role de véritables bêtes de somme — tous les
travaux pénibles. Quand il se Lléplace, le guerrier indigène consent
à porter ses armes, ct c'est tout.
Autrefois, la fabrication de ces armes arcs, casse-têtes, haches,
surtout les flèches et les sagaies zibsorbait une partie importante
du temps des Canaques, étant donné le soin méticuleux qu'ils met-
taient dans l'agencement des pointes d'os, généralement d'origine
humaine, dont ils garnissent les extrémités de leurs flèches et de
leurs sagaics, en calculant le poids des hampes de façon qu'auprès
pénétration la pointe osseuse se brise et reste dans la plaie. Depuis
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u’on leur fournit des armes européennes, ils ont à peu près délaissé
2e genre de travail, et s'ils fabriquent encore quelques-uncls lde
leurs anciennes armes, c’est dans lespou de les vendue ou ce e
TAll-TASIS DE “ALLICOLO.
échanger presque toujours contre du tabac, des lmiitcëill-es.‘île
gin ou de la poudre. Ils en demandent d" "esh" ‘le’: l""-‘ '“ "
cullîîviierre — de tribu à tribu. entre .1005 d" l“ "m" "Î 51m3 il.“
Fintéiîeur, voilà leur grande occupation. Quoi qu’on en ait lit
Photographie du l? Jollet.
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