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L'ÉTAT Acrmsi. nu Paoaisus TOTÉIIIQUH . A7

ce point,on cessera de considérer le totémisme australien comme
capable de servir de point de départ a une théorie générale de
ln religion.

Durkheim semble avoir d'ailleurs compris, au cours de son
analyse, que sa position théorique était intenable; car tout en
subordonnant le totem a l'emblème, il affirme ensuite que le
totem est dieu : e Le totem n'est pas seulement un nom et un
emblème... en même temps qu'il est une étiquette collective,
il a un caractère religieux; c'est par rapport à lui que les
choses sont classées en sacrées et en profanes; il est le type
même des choses sacrées fi; nous savons que l'animal totémique
est un être ancré; toutes les choses qui sont rangées dans lu
olan dont il est l'emblème ont donc le même caractère puis-
qu'elles sont en un sens des animaux de la même espèce, tout
comme l'homme '... tous les êtres ranges dans unmeme clan
sont de simples modalités de Petre totemique '. » ll ne s'agit
plus jci du lotemaemblème, mais bien de l'animal vivant, du
végbtal on de l'objet réels.

Puis cette conception du totem, qui répond a la terminologie
ethnographique normale, est abandonnée de nouveau, et on
apprend que le totem n'est pas autre chose qu'une forme c: du
pouvoir indéfini, de la force anonyme impersonnelle ‘, » qui est
à la base même du sacré, force déjà étudiée à maintes reprises
par de nombreux théoriciens ct que nous appelons communé-
ment mana. Or, il est de la première importance pour Durkheim
de prouver une relation directe entre le totem et le mana. J'ai
donne jadis une analyse dos notions de churinga, dïzrungqzzil-
t/ia, ctc., australiennes ct proposé une théorie de l'existence du
mana en Australie '. Mais peut-être mes arguments n'ont-ils

1. Les. p. m7.

2. lbidsm, p. m.

a. lbidem, p. m; cl‘. encore p. au = n ces forces ont ne pensées sous les espè-
ces du totem, c'cst—a—dira sous 1. figura d'un animal au d'une plante qui a donné
son nom au- clan et lui sert «l'emblème i. et p. 318 : « le principe tobémiqnc a
son siège d'élection dans une espèce lnlnulu ou végétale aemmineu u.

4. Ibidvm, p. m. '

s. Voir Mythes et Légende: «immune, p. Lrxxi-xc, chapitre vin, Piddc de
puiuince mIgica-rzligicule. -