|
[Note: this transcription was produced by an automatic OCR engine]
62 t'ai-n ACTUEL nu rnoaiùns TOTÉMIQUB
aucunement l’essentiel;c’est seulement uno manifestation exté-
rieure, modifiable et périssable, d'une conformité collective
interne, à savoir Yidentité de certaines conceptions politiques
incarnées dans un maire et dans un conseil municipal. Ce n’est
pas parce que les Inaulons et les pnrcs-épios ont un même em-
blème qu’ils se réunissent; mais ceux-là seuls ont adopté un
même emblème qu'unissait une communauté dîdèes et de
sentiments. ll en a été ainsi, ot il en est encore ainsi, des u pri-
mitifs n, à moins de substituer, comme semble vouloir lefairc
l’éeole sociologique, a Yidce du Bon Sauvage déjà ancienne,
une notion moderne d'un Sauvage Fou.
Voici maintenant les objections à la théorie d’Andrew Lang
auxquelles il n'a ni répondu, ni même fait allusion.
La première est qu'il est bien difficile, alors que les lJODS
matériaux «Petude se sont accumulés, de mettre sur le même
plan les diverses formes actuelles du totémisme. Lang fait por-
ter le poids de son argumentation surtout sur les faits austra-
liens Victoria, Nouvelle-Grilles du Sud, otc., mais moins sur
les totémismes américains et bantous. Rien ne prouve, ct sur
ce point Goldenweiser même est d'accord avec moi, que les
diverses formes connues du totémisme aient eu partout une
môme et seule origine, et un même point de départ pnrticulieri
lei, ce futpeut-être un nom ou un surnom ; ailleurs,une reglemenv
tation de chasse on d'alimentation; ailleurs, encore, une inter-
diction sexuellemu bien un mythe de descendance animale,ou
lînterprétation d'un petit fait étrange. Bref, le schéma de Lang
a des chances «fetre aussi faux que le schéma de Durklieim, ou
que celui de Frazer, bien qu’il soit toujours permis de chercher
si un élément détermine du totémisme considéré comme phé-
nomàne global ne possède pas une valeur supérieure a tous les
autres éléments. Mais cet élément essentiel ne peut être ni le
nom, ni l'emblème.
Supposons pourtant, pour un moment, que la théorie de
Lang soit valable au moins pour les totémismes australiens.
Comment peut-il dire avec tant d'assurance que a la manière
dont chaque groupe a reçu son surnom animal est sans impor-
|