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filtrer ACTUEL nu rnoatùue TOTÉMIQIJE
j/eetions, d'une valeur très inégale, dans le détail desquelles on
ne saurait entrer sans donner en même temps les faits directe-
ment observés qui justifieraient une interprétation contraire à
la’ sienne. Les voici donc formulées brièvement :
Comment expliquer, en admettant la théorie de Forigine indi»
viduelle du totem de clan : l“ que l'interdiction de blesser,
tuer, manger, etc, le totem ne concerne que les membres du
' _ groupe, et que ceux-ci laissent les membres d'autres groupes
libres de faire a ce totem ce qu'ils veulent ;
2' Que, sauf là où le totémisme est en décadence, deux clans
d'une même tribu aient toujours des totems dilférents ;
3" Que ce qui était la prérogative d'un individu, ou de quel-
ques individus seulement,soit devenu le droit de tous les meim
bres d‘un groupe organisé ‘ 1 v
Il“ Que le protecteur acquis a Page adulte soit ensuite devenu
un bien qu’on acquiert rien qu’cn naissant;
5° Que le totemisme individuel est d'autant plus développe
et d'autant plus apparent que la société en général est plus
développée Américains du Nord, et l’est d‘autant moins que
celle-ci est plus primitive Australiens ° ; V
6‘ « Mais ce qui est plus démonstratif encore, c’est que le
totémisme individuel, loin d'avoir donné naissance nu tolé-
misme de clan, suppose ce dernier: c'est dans les cadres du
totémisme collectif qu'il est né, et qu'il se meurt '. »
D'où la conclusion générale : « Ainsi, la première forme de
religion individuelle que l'on rencontre dans l'histoire nous
apparaît, non pas comme le principe actif de la religion publi-
‘que, mais au contraire comme un- simple aspect de cette der-
nière ‘. n
Toutes ces objections ne peuvent impressionner que ceux
d'entre les lecteurs de Durkheim qui ne sont pas ethnographes.
Car il se sert alternativement, selon les besoins de sa cause,
l. Ibidem, p. 252-254.
2. Ibidenx, p. 254453.
a. 1eme", p. 25e.‘
l. lbidem, p. 251.