|
[Note: this transcription was produced by an automatic OCR engine]
106 L'ÉTAT ACTUEL nu rnoaraus roreaxeuz
a G’est une grave erreur, dit Frazer ', que de parler du totem
comme d'un dieu, et que de dire qu'il est Fohjet d'un eulte
wors/zipped de-la part du clan. Dans le totémismc pur tel que
nous le rencontrons chez les indigènes australiens, le totem n‘est
jamais un dieu, et il n'est jamais l’ohjet d’un culte. Un homme
ne rend pas plus un culte a sen totem, et il ne le regarde pas
plus comme un dieu. qu'il ne regarde comme un dieu son père
ou sa mère, son frère ou sa sœur, et ne les adore... Le toté-
misme est simplement une fraternité imaginaire établie sur un
pied de parfaite égalité entre un groupe Plâtres humains d'une
part, et un groupe de choses, et surtout d'animaux, d'autre part.
Sans doute, dans des circonstances favorables, il peut se déve-
lopper jusqu'à devenir un eulte dïmimaux, de plantes, du soleil,
de la lune, de la mer, des rivières ou de toute autre chose, selon
la nature du totem primitif; mais un tel eulte n'est jamais ren-
contré parmi les sauvages les plus inférieurs qui possèdent le
totémisme dans sa forme la plus pure .» Le seul cas australien
connu de culte rendu àun animal-totem serait celui du serpent
Wollunqua, que Frazer regarde d'ailleurs comme aberrant‘.
L'attitude de Durkheim est identique, tant pour le tolémisme
australien en général, que pour le cas du serpent Wollunqua’:
« ll faut se garder de voir dans le tetémisme une sorte de zoela-
trie. L'homme n'a nullement vis-à-vis des animaux en des plantes
dont il porte le nem l'attitude du fidèle vis-à-vis de son dieu
puisqu'il appartient lui-même au monde sacré. Leurs rapports
sont plutôt ceux de deux êtres qui sont sensiblement au même
niveau et d'égale valeur. Tout au plus peutmn dire que, du
moins dans certains cas, Yaniixzal parait occuper une lulaee légè-
rement plus élevée dans la hiérarchie des choses sacrées" En
définitive, le lion qui existe entre l'animal totémique et ses con«
genères humains ressemble beaucoup plus à ceux qui unissent
les membres d'une même famille ‘ n. Et plus loin : « pour Tylor
l. rmor, Tolemùmuui Ezogemy, t. lV, p. 5.
r. lhidem, t. 1, p. in et t. lV, p. s, note i.
s. Durkheim, Formes éleznentnircs, p. 637-541.
4. Ihidem, p.171.
|