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11km ACTUEL nu raoarsus TOTEIIIQUE 109
i‘ dictions, plus ou moins développées, ou nombreuses, ou rigou-
reuses selon les tribus, mais qui forment dans l'ensemble des
activités quotidiennes et normales une catégorie spéciale,
. ayant pour ctTct une série correspondante dïnhibilious indivi-
duelles ou collectives. C'est l'existence le ces interdictions qui
a fait découvrir cclle du totémisme comme corps de doctrine et
comme code de conduite ; et ce sont toujours elles qui caracté-
risent matériellement, dans la vie de chaque jour, la catégori-
sation sociale des individus et des groupes.
Si maintenant on élargit le débat, et qu'on cherche comment
se codifie aux débuts, et même dans les civilisations modernes,
l'activité sociale, on constate que c'est au moyen de listes d’inter-
dictious sacrées et de défenses laïques. Le totémisme n’a pu
échapper à cetlo règle, qui provient d'une nécessité naturelle :
on peut en elfet énumérer facilement toutes les choses défen-
dues; on ne peut pas arriver à énumérer toutes les choses licites
ou même recommandables et utiles, car il y en a trop. Ceci
pour rappeler que si, dans certaines tribus, les tabous tote-
' miques sont atténués, ou peu nombreux, ou non absolus, ce ne
peut être que par suite de l'usure du système totémiquo, de
mémeppar exemple, que les nombreuses interdictions talmu-
cliques se sont usées au contact de la civilisation moderne dans
les agglomérations juives de Polegne et de Russie.
Or, l'interdiction, le tabou, constitue le partie négative du
culte ; c'est le rite négatif, qui se complote dans le culte par le
rite positif, tant de coercition que de propitiation. Comme j'ai
insisté à plusieurs reprises sur ce fait ‘, je crois suffisant de rap-
peler ici qu’en effet dans le totémisme australien les rites posi—
tifs existent aussi, en tant que contre-partie, et constituent des
ensembles systématises appelés cérémonies de Pintic/Iiztma ou
autrement. ll est vrai, comme le dit Frazer, que le totem est, au
point de vue des rites négatifs, sur lc même rang que le père
ou lo frère humains, qu’on ne doit pas non plus blesser, tuer ni
manger ; mais ce père ou ce frère humains ne sont pasà cer-
I. Ct’. Tabou 2l Toldnlinnefl filarlagnscxr, p. 26-27 fllitn d: Plnagc, p. 10-11.
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