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120 Hem- ACTUEL nu PROBLÈME roi-singes
usage direct ou indirect, de toutes manières. Ainsi s'explique-
raient aisément les diverses interdictions, car leur but aurait été
d'empêcher la disparition et même la diminution de l'espèce
utile. u Ce lien d'utilité entre le elen et le totem a acquis très
tôt une signification réelle ; ce n'est pas pour des raisons exté-
rieures, mais pour les raisons profondes, a savoir le besoin de
civilisation Kultzcrbeduer/nis, de l'homme primitif qu'il s'est
établi. Sans doute, on ne peut décider à coup sûr si ce lien a
été religieux des les débuts; maison peut être assuré qu’il l’a
été extrêmement tôt. Quant au sens de l'évolution de ce carac-
tère religieux, on peut le discerner en étudiant les danses toté-
miques, les rites d’initiation et les cérémonies de lïnIic/Lizznza
qui ont tous pour but de maintenir le lien étroit qui existe
entre les membres du clan et ceux de l'espèce‘ ”A
Par cette théorie utilitaire se trouverait annulée, selon Reu-
terskioeld, la théorie de Iladdon. Mais le savant suédois semble,
, tout comme d'autres critiques tels que Lang et Frnzer, n'avoir
considéré dans la théorie de liaddou qu’un seul élément. C'est
pourquoi il convient le rappeler ici que cette théorie est bien
plus complexe.
M. A. C. Haddon supposait qu'à une époque très reeuléo,
proche des origines du totémisme, chaque groupement vivait
dans une localité déterminée et se nourrissait de préférence de
Pcspéce animale ou végétale qui se trouvait le plus abondam-
ment dans cette localité; puis, qu'après usage ou mise en réserve
des quantités nécessaires aux besoins du groupe, le surplus
était échangé contre un surplus analogue des groupes voisins;
c'est cette spécialisation de production et de commerce, qui
aurait eu pour effet de faire identifier chaque groupe, par ses
voisins ou par les étrangers de toute sorte,à l'espèce animale ou
végétale qui constituait son aliment et son objet de commerce
particulier.
Ainsi, certains habitants des cotes qui se nourrissnient de
crabes, qui pechaient surtout des crabes et qui éehangeaienl
1. Reutarskiœld, m: Entstcluulg der Speùexaknmente, p. ss-ao et ci-dessus,
p. B5. v