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136 L'ÉTAT ACTUEL nu PROBLÈME ‘roraiuous
lïnliclziunza, déjà. élaborés par plusieurs théoriciens cites ci».
dessus, mais l'introduction dans la discussion du facteur que _
j'ai nommé ancestral, en tant que cause directe les interdits
totémiques, et notamment du principal d'entre eux, l'interdit
alimentaire. En outre, 1o schéma interprétatif do Loisy met
mieux en lumière le jeu d'interactions qui a pu déterminer la
formation de ce que Goldcnweiser nomme avec raison a le coin-
plexo totémique ».
ll est étonnant, cependant, que Loisy ait choisi pour unique
sujet d'étude précisément les tribus centrales que Lang,
Schmidt, Ilartland, otc., regardent comme déoadentes ou aber-
rantes, ct que je regarde au moins comme les plus évoluées.
Mais en laissant de côté cette remarque, et en conservant le
terrain choisi par Loisy, plusieurs objections se présentent, et
précisément il certains points essentiels de sa théorie.
L'argument de l'abondance d'une espèce animale ou végétale
sur un territoire donne est restreint encore par Loisy, qui le
rattache à une localité, à un lieu, d'une superficie nécessaire-
ment petite, Yaknaniki/la des Arunta et de leurs voisins immé-
diats. Or, c’est en etÏet un fait d'observation directe que l'espèce
totemique est relativement abondante dans ce lieu; si letotem
est un animal, il sert en quelque sorte de lieu de rassemble’-
mentquotidien on du moins périodique aux membres le l'espèce
totèmique. Mais a l'hypothèse proposée manque la démonstra-
tion que ces mœurs animales, ce comportement comme disent
les biologistes, soit normal pour cette espèce dans des condi»
tions nomtotémiques. Car la supposition inverse, à savoir que
cette abondance est la conséquence du totémisme, est bien plus
raisonnable. ll va de soi que les animaux se réunissent de pré-
férence, et que les plantes poussent davantage, dans les lieux
consacrés qui leur servent le lieu d'asile, puisque c'est là que,
grâce aux interdits totémiques et grâce au caractère sacré de la
localité même, ils sont le moins sujets a destruction. De même,
les pigeons pullulent sur la place Saint-Mare a Vcnise et les
colombes pullulaîent a Chypre, comme effet, mais non comme
cause de l'interdit. Seule une étude entreprise par un zoole«
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