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L'a-in ACTUEL nu PROBLÈME roïfzuluvs 139
sociéc de la nature animale ou végétale. C'est ensuite soule-
ment que la dissociation se fit, et que les espèces animales ou
végétales d'une part, l'espèce humaine de Pautre, acquirent leur
autonomie, tout en conservant entre elles une parenté à la fois
naturelle ct mystique qui n'est pas autre chose que le lien, ou
la relation, totémitiuo dont ces mythes sont destinés à donner
une explication.
Ce procédé d'explication n'existe pas sous la même forme
chez les tribus plus septentrionales de la nation Warramunga,
ni chez les tribus du Territoire Nord recemmcnt décrites par
Spencer. La théorie évolutive à partir d'Êtres a caractères
indissociés est spéciale aux tribus centrales et apparaît comme
le résultat de réflexions très avancées. Par suite, c'est pour ces
tribus que vaut le moins l'argument de Loisy qui prétend
subordonner la nature animale du clan, et en même temps de
l'espèce totémiquc, a la nature humaine du groupement terri-
toriul possédant certains lieux sacres n. Les textes sont 1a pour
permettre d'affirmer au contraire que les ancêtres mythiques
proprement humains ne possèdent un caractère sacré que par
suite de leur association congénitale avec les animaux qui sont
les totems actuels.
ll va de soi que ces mythes et légendes n'ont aucune valeur
scientifique réclle,et sur bien d'autres points de détail los tradi-
tions des Australiens n'en ont pas davantage; c'est bion a tort
par exemple que llatliew ' avait essayé de reconstituer d'après
elles les migrations des tribus à travers le continent. Aussi
s'étonnera-bon que Loisy, Frnzor et Durkheim aient admis que
sur d'autres points le létail, à savoir la description des stades
anciens de l'état social des Australiens centraux, ces légendes
possèdent une véritable valeur documentaire. Elles disent qu'au-
eienncment n'existaient pas d'interdictions et notamment le
l. Sur la rapport entre les lieux totémiqiles aknlnikiltn dos Australiens een-
traux et les cimetières peut-ure totémiqucs des tribus du Sud et du Sud-EH»
et‘. d'intéressantes remarques de W. D. Wallls, Amerioln Anihropologîrt, ‘i915,
p. tu-m.
2. Voir ma discussion dans Mythes ut Légende: cY/lustrllie, p. vl.