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L'un ACTUEL au rnoatuus TOTÉMIQUI 155
‘rendre compte de ce qu'on nomme les anomalies, comme les
“totems multiples et les linked totems, enfin l'expliquer entière-
ment le mécanisme des processus totémiques.
Or, ce n'est pourtant pas autre chose qu'une transposition au
, totémisme de quelques formules dont lès unes participent de
l'évidence la plus simple et dont les autres jouissent d'une
, généralité telle qu'on n'en peut tirer aucun parti. Parmi les pre-
mières se situe cette remarque qu'une atmosphère psychique
favorable est nécessaire à la. naissance, au maintien et a l'ex-
tension d'un phénomène. Autrefois, cette atmosphère était dite
milieu; ct c'est l'évidence même que si un milieu, qu'il soit
physique, psychique ou social il n'importe, est défavorable, il
y a lutte contre ce milieu et, selon les cas, mort ou victoire. Je
suis persuadé avec Thurnwuld et Goldonweiser que le toté-
mismc n'a pu se former et se développer que dans un milieu
favorable; c'est le contraire qui m'étonnerait. Cependant on
sait que le christianisme, né dans un milieu défavorable, a
réussi à en trouver ou a en créer d'autres qui lui fussent favo-
rables ; toutes proportions gardées, le totémisme a pu fort bien
obéir aux moines lois physiques, psychiques et sociales que
le christianisme. C'est une hypothèse plausible; ce n'est pas
davantage, puisque les documents historiques manquent. Mais
en quoi cette constatation nvance-t-elle la solution du problème
totémique ‘.7
L'exposé du mécanisme d'intégration et de diltusion tol que
le comprend Goldenweiser appartient à ln seconde catégorie.
Nous savons par l'étude de la naissance et de la dillusion de
nos religions méditerranéennes que tout apport d'une idée nou-
vclle dans un complexe déjà formé ne se traduit pas par l'adop-
tion intégrale do cette idée mais par la modification d'une idée
homologue appartenant au complexe constitué. Pour prendre
un cas précis z les divinités des sources existaient en grand nom-
bre dans la civilisation dite celtique lors de l'introduction du
christianisme et du culte des saints ; certains saints n'ont pas
été intégrés dans le a complexe i» celtique sous leur forme pri-
mitive, mais ils ont exercé une action sur leurs homologues les