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ï tara-r ACTUEL nu rnoaLsns rornnxoua 199
produit des réflexions philosophiques, avec point de départ
religieux, des prêtres et des fidèles vivant à des époques de
paix relative et de plus haute civilisation. Lc problème’ est
alors le même. par exemple, quo pour le brahma de Plnde,
' pour la baraka des sémites, pour la sanctitas latine puis chré-
‘ tienne.
Le fait que ce sont ces termes, et non d'autres, qui se pré-
sentent à l'esprit montre aussitôt que si l'on veut suggérer un
rapprochement du Ira avec des notions et des termes a sau-
i vages n correspondants, ce sont ccnx de manitou chez les
lndions de PAmâriquo du Nord, de Izasina choz les Malgaches
do mana chez les Mélnnésicns et certains Polynésiens, etc.,
qui fournissent l'équivalence cherchée. Moret a cn eiîot com-
mis une confusion terminologique fort excusable chez un
égyptologue. La notion de vie psychique et, par absorption de
nourritures, dc vie physique et celle de puissance surnatu-
relle sont contenues, non pas dans l'idée do totem, mais dans
celle de mana,dont,coinme on l'a vu ci-dessus ‘, le totem, pour-
rait être une forme spéciale. Mais méme ceci n'est pas prouvé.
D'ailleurs, la forme du signe qui représente deux bras levés
avec les paumes droites et les doigts légèrement incurvée
indique que lo /.'a appartient à une tout autre catégorie que le
totem. Si, comme je le crois, ce signe symbolise, par sim-
plification, un geste de prière ou d'incantation, s'il rappelle
une opération rituelle magico-religieuse, il est naturel que
peu à peu le 1m ait fini par centraliser les idées qui se ratta-
chaient assez étroitement à la puissance diffuse qui est à. la
base même de toutes les activités, tant on religion qu’en magie.
Mais il n'y a aucune espèce animale ou végétale, ni aucune
catégorie dbhjets que les deux bras humains levés puissant
représenter normalement, et par suite lo signe ne peut évoquer
la notion d'identité spécifique et dhpparcntement collectif qui
est le nœud central du totémisme. Le Ira comme enseigne appar-
tiendrait donc a la même catégorie que le klten, lui aussi
1. Cl. ci-flessus p. 47-8 zt 86-87.
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