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Ifinnr ACTUEL nu rnostsun Toïlänxqux 229
Moins probantes sont les interdictions simplement alimen-
taires qui protègent à Tunis, à Nabeul et à Kairouan les couleu-
. ‘v-res sans qu'il soit dit qu'elles sont l'hôte et le génie des familles
_ comme dans PAIgérie occidentale; à Tunis la tortue ; dans le
l clan des Forda de la fraction des Ouled Ouezzen de la. tribu
, des Frcohieh le corbeau; dans la région do 'l‘unis, et à ce qu’il
, semble dans toute la Tunisio, dans toute PAIgérie et dans tout
. le Maroc, Bon ShaqvSIIaq la cigogne; chez les Ghaouia de l'Au-
" ,rès le geai ; au Kef les pigeons de Sidi Chérif; a Kairouan les
pigeons de Sidi Saad Djerfai ; Il Tunis‘ les pigeons de Sidi
Mahrcz et ceux de la Grande Mosquée; ces pigeons sacrés ont
été Pobjet do donations pieuses biens habous. En outre les
volailles de toutes sortes ne sont pas mangées par les Chaamba,
ni d’ailleurs par la plupart des Sahariens, non plus que les
lièvres ni les poulpes à Nabeul‘.
Ces diverses interdictions alimentaires, que nfiaecompagnent
pas les tahous de blesser, le tuer ou de toucher, peuvent dater
d’époques très dillérentcs et provenir d'origines très diverses.
Stéphane Gsell rappelle‘ que les interdictions alimentaires con-'
cernant le paon et la poule sultane en Berbério orientale peu-
vent étre datées avec précision et sont relativement récentes.
l1 est. probable que l'institution des pigeons sacres ne remonte‘
pas davantage à la période phénieienne, ni même gréoo-romaine.
On doit donc regarder comme prématurées les tentatives de
Bertholon, de Vereoutre et d'autres savants nord»at'ricains de
rattacher les interdictions de cette catégorie soit à des cultes
préhistoriques dont on ne sait rien, soit a des cultes de l'Asie I
antérieure qui sont tout autrement systématisés. Quant aux '
légendes explicatives citées par lilonchioourtjelles ne l'our—
nissent pas de point d'appui; elles appartiennent aux types
folkloriques bien connus des animaux secourables et des ani-
maux nuisibles ; fort peu mettent en scène l'ancêtre éponyme,
l. Compléments de P. Poivre l Pnrtielo de Moncllieourt, Revue tunisienne,
mas, p. au.
‘2. Monehicourl, lac. cit.
3.Gsell,lhstoire,eto.. t. l, p. un, note.