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240 13mn‘ ACTUEL nu ruoatùua TOTÉMIQUB
vers l'ouest, et qu’il atteint son maximum d'action au Maroc,
où il_ imprègne la vie sociale tout entière ‘t ‘
ll- se peut que, comme pour le christianisme du haut moyen
âge ',.le culte des saints soit dans l’Afrique du Nord un fait non
pas seulement de survivance, mais aussi de systématisation
populaire parfaitement autonome dans ses formes, bien que ses
données fondamentales soient universelles: entre la baraka, la
sanclilas, le nuzna, le nmnilozt, d'une part, entre le sidi, le l/téos,
le genius, et les innombrables divinités locales de l’lnde et des
demi-civilisés, il y a un parallélisme si évident qu'on ne doit
faire appel a la théorie de l'emprunt et à celle de la survivance
que si Pon possède des preuves directes. Le besoin d'un protec-
teur situô dans une demeure terrestre connue et dont les faveurs
soient réservées au groupe sur le territoire duquel elle est placée
est certes universel, et les formes sous lesquelles il s’exprime
dans la pratique sont partout déterminées par le méme méca-
nisme inagieo-religieux '.
Cependant on rencontre dans le maraboutisme, de-oi do»lt,
des détails qui peuvent s'interpréter comme des islamisations
relativement récentes de croyances et de pratiques datant d'une
époque antérieure. La relation de certains marabouts avec les
animaux et les plantes n’eyant pas encore l'ail l'objet d'une mo-
nographie, je ne puis donner iei que quelquesindieations frag-
mentaires. Un premier fait important est que le saint local est,
saut’ rares exceptions, le protecteur exclusif du groupe qui vit
sur un territoire nettement délimité, bien qu'à le suite de mi-
racles retentissants on puisse venir de loin on pèlerinage a
son tombeau, qui transmet sa qualité spéciale, la baraka, aux
i. ‘rrumriot A le premier signalé en uttrii cette rtpnrtition, Lzizgtria légen»
daire, en pèlerinage çt et ni nuæ Tombeau: de: principaux tnrninrturyu‘ de
Hslmu, Paris, I892, p. 195-236; cl. aussi Doulté, Notes, p. 30-351; Montet,
m. oit., p. es.
2. Voir mon Mudu survivance et invention dans le chrisliaitiame populairigdans
Iletiyioiu, Mœun et légendes, t. I, Paris, 1905m. 8m97,
a. Des ans typiques ont ttt décrits par Bollncei, LJ/ürandinc un’ Umbria,
Perugin, nez; il a montré comment le saint et son remplaçant, lu cureooni les
protacleilrs attitrés et exclusifs du territoire de la paroisse et de i. colonne d'air
qui lu surmonte. .
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