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252 L'em- 4mn ou anormaux rorsnlous
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seulement de sacrifice eommuniel, mais même de sacrifice tout-
court, et le rapprochement institue par Doutté n'a plus de rai-
son d'être. Ce nom animal et ce rite du dépeçage peuvent être
pourtant en relation avec 1o tottmisme pour des raisons qu'on
examinera plus loin.
Une cérémonie qui présente quelquesuns des caractères d’un
sacrifice totémique semble avoir été découverte récemment dans
une tribu Chleuh du Maroc par M. Laoust ; mais les renseigne-
ments qu'on possedejusquïei sur la marche dc cette cérémonie
ne permettent aucune conclusion certaine. Voici le résume qu'en
donne Alfred Bel ‘ : i
a 1° On sacrifie un chacal avec pompe et solennité, ainsi
qu'il sied à. un acte religieux ;
u 2° Dès que le sacrifice est termine, la tristesse fait place à
lejoie, même chez ceux qui ne font que le sacrifice d'une simple
effigie de l'animal ;
a 3' Le chacal apparaît comme une victime expiatoire, dont
la mort renouvelée chaque année est nécessaire pour assurer au
clan sa prospérité ; pendant que la victime se débat dans les
spasmes de l'agonie, chacun lui jette sa pierre et par ce geste
expulse son mal, le donne a la victime qui meurt;
« 4' Enfin, dans un banquet communiel, les Chleuh se parta-
gent et mangent rituellement la chair du chacal ; c'est qu'ils
veulent s’assimiler la puissance mystérieuse, la vertu, la baraka,
qu'ils attribuent à l'animal immolé ; autrement dit, c'est pour
se fortifier, se sanetifier, se diviniser eux-mêmes qu'ils mangent
la victime, passée dans un feu, doué lui aussi de sa propre vertu;
« Et M. Laoust, rapprochent de ces cérémonies le rôle imper»
tant attribué au chacal dans les contes berbères, dans la topo-
nymie et jusque dans le nom de certaines plantes, se demande
s'il ne faut pas voir là une preuve que cet animal est sacré pour
bien des tribus berbères. n
Ceci n'est nullement improbable ; mais encore faudrait-il
savoir à quel titre le chacal a été, ou est encore, sacré. On