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fera’: ACTUEL nu PROBLÈME rontuioue
ÏJusquïci le thème hagiographique est banal. Or le qaïd des
Anatra {mssénlait un nègre appelé Mbarek, d'une force hercu-
. léennc; un jour que Mbarek était a garder les troupeaux, la
' lion du saint l'emporte sur son des jusquauprès de Sidi Mo-
hammed ben Aouda, qui le choisit pour son khalifa, et déclara
qu'il serait la souche de la traction qui seule possédernit tout
pouvoir sur les khoddam ou serviteurs du saint, à savoir les
lions; il lui délivra en outre le droit a le baraka sacrée tout
' entière, à l'exclusion des membresde le. confédération des
Flila. Aussitôt Mbnrek, suivi de ses deux lions, alla de douar
en douar remplir sa mission de propagande musulmane; il
choisit, au eours de ses voyages, les Nègres qui devaient être
ses auxiliaires; et ce mode de recrutement a continué, avec
l'exclusion absolue des gens de race blanche, jusqu'à ces temps
derniers. Quant au recrutement des lions, la tradition dit qu'aus—
sitot mort, chaque lion de Sidi Mohammel ben Aouda était
remplacé par un autre lion adulte, qu'on trouvait couché sur
le tombeau du saint. Lorsque celui-ei mourut, ce furent les
lions qui creusèrent sa fosse ; les lions sacrés qui meurent sont
enterrés dans leur peau et exactement comme des musulmans;
Selon la remarque de Trumelet ', par suite des mariages avee
les plus belles filles des tribus veisinesJes membres de la meute,
sorte de petit état organisé d'une manière tliéoeratique, ont
perdu la pureté de leur race ; mais la sélection avait longtemps
maintenu la beauté du type nègre primitif.
Les premiers adhérents de Mbarek avaient été douze nègres
dont les descendants se grouperent l'abord en zaouta de tentes
dans la plaine,sur le territoire des Anatra; ce n'est que vors 1'160
que fut construite une zaouïa de pierres, au pied du pie de Sidi
Mohammed ben Aouxla; chaque année, jusqu'en 1848, chacune
des tribus de la confédération des Flita atfranchit, dota et maria
un nègre, destiné au service des lions. On a donc nettement
Pimpression qu'il existait u, vers le milieu du xvi“ siècle, un
a. Ibidam, p. m m. l/oxplicntien orthodoxe, que les lions entohéi au marn-
bout et s ses successeurs parce que le Qoran an que « 1a: lions sont les servi«
leurs de Dieu » est manifestement insuffisante et surajoutén.
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