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L'ÉTAT ACTUEL nu rnonlaus TUTEMIQUE
groupements des traces nombreuses d'un respect spécial, souven
exprimé par des rites négatifs et positifs systématisés, pou
certaines espèces animales ; et ce respect n'est pas éprouvS
seulement par des individus, mais par les collectivités. Cepen
daut le caractère totemique du sentiment et des actes dont il
s'agit n'est pas évident ; il n'apparaît guère que dans les régions
et dans les groupements où se constate en même temps un
contact ancien et régulier avee des collectivités nègres.
Ce n'est pas pour dire que le totémismo n'a été inventé que
par des Noirs: mais si on se reporte aux observations d'ordre
géographique, et par contre-coup économique, exposées ci-das-
sus ‘ on est porté a admettre que le totémismo ne pouvait pas
se constituer dans l'habitat actuel des Berbères, mais seulement '
cn pays de grandes chasses tropicales ot en pays de brousses
giboyeuses, donc dans l'habitat des Noirs soudanais et uigericns
au sens large de ce mot, plutôt que dans les chaînes côtières
de la Méditerranée.
Cette formule ne présente d'ailleurs, dans l'état actuel du -
problème totbmique, qu'une portée tendanticlle d'explication ;
elle peut servir provisoirement de guide pour des recherches
locales plus approfondies dans l'Afrique du Nord. Avant tout,
puisque l'organisation par clans était très puissante chez les
Berbères et l'est encore, même en Kabylie et à plus forte rai-
son au Maroc, il faudrait savoir: 1‘ si chaque clan révèrc spe-
cialoment une certaine espèce animale, et reporter les faits
connus sur une carte ; 2° si ce clan se regarde comme apparenté
à cette espèce, apparentement qui, dans la plupart les cas,
doit se [zrésenter de nos jours sous la forme d'une légende
maraboutique fortement islamisée, mais toujours strictement
localisée.
La solution du problème totémique en ce qui concerne les
Berbères aurait une répercussion beaucoup plus importante
qu'on no croirait d'abord. On peut éliminer la théorie PElliott
Smith,qui classe le totômismo dans le type de civilisation qu’il
