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L'a-ra: ACTUEL nu raosnnns romances 281
qu'il y ait eu en effet une union sexuelle réelle ou symbolique
entre des femmes et le taureau ou le boue dans certains sanc-
tuaires localisés, on ne pourrait encore conclure Fanimaux
domestiques à des animaux sauvages z il faudrait posséder au
moins des preuves par analogie fournies par Pétude des demi-
civilisés actuels. En Egypte même, aucune preuve analogique
ancienne ne se discerne, ni pour le crocodile, ni pour le chacal
d’Anubis, ni même pour le faucon de llor, lequel possède le
plus de caractères totémiqucs.
ll reste que les rites sexuels signalés ne présentent qu'un
sens général de rites de fécondation, soit qu'on ait voulu déter-
miner la multiplication des deux espèces bovine et caprine,
soit au contraire — ct ceci est plus vraisemblable — qu’0n ait
voulu assurer magiquement la fécondité des femmes orantes
par leur contact, vrai ou simulé, avec des animaux dont préci-
sément le caractère principal est de posséder une grande puis-
snnee procréatrice. ll est possible que le bélier ait été utilisé
aussi en Egypto dans le même but, tout comme dans certains
philtres du moyen fige on utilisait le liquide séminal des
juments ou des chiennes, ou dc nos jours dans les rites de
mariage les testicules de lièvre, le bouc, de renard, etc. '. Nul
besoin de compliquer l'interprétation en faisant intervenir
Fhypothèse totémique.
Un autre élément encore a été négligé par Reinach et par
Moret : on a vu que le rite de bestialité n'était exécuté a Mem-
phis, a 'l'hèl>es et a Mendos que par des femmes. Or, il est connu
des ethnographes que les femmes ne jouent un rôle actif dans
les cérémonies de toute sorte, et surtout dans les cérémonies
totémiques, que lorsqu'elles ont perdu les caractères distinctifs
de leur sexe et en même temps leur fécondité, dest-a-dire après
la ménopause. C'est alors seulement, quand l'écoulement do
sang menstruel a cesse et que les caractères biologiques mas-
culins réapparaissent, qu'elles peuvent étre assimilées, du point
l. Voir Seintyves, Le: Vierges-Mères, p. axa-na, et Lefébure, Le liane des
Lupercales, n. n. ll.,t. LlX, 1909, p. u-ai.
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