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le regarder comme constituant une règle générale. La iilléofi ’
totémique do Reinach et de Moret se heurte donc à un dilemne _
ou bien les orantes des sanctuaires égyptiens avaient passé Page‘:
de fécondation, et leur rite no pouvait par suite « régénérer »_
la prétendue a force vitale totémique du clan » ; ou bien elles
n'avaient pas atteint la ménopause et dans ce cas elles ne pou.
vaient occuper une situation aussi importante dans le cycle
social et magies-religieux du prétendu totémisme égyptien.

La seule hypothèse qu'on aurait pu proposer est quo ce
n’étaient pas des femmes quelconques, mais des filles et des
femmes non encore agrégées au clan totémique qui s'ofl'raient
ainsi aux emhrassements de l'animal-totem ; la bestialité sacrée '
aurait été alors un rite de communion sexuelle, parallèle au
sacrifice de communion alimentaire qui, selon Robertson Smith,
serait 1o nœud central des cérémonies d'initiation et de renou- -
vollement totémiques.

Or, on ne connaît pas un seul cas demi-civilisé moderne où
les filles non initiées et les femmes nouvellement mariées sont
agrégées au totem par le moyen d'une union totémique sexuelle.
Ce n'est pas a dire qu'un tel cas n’existo pas; mais on n’en
signale pas dans les grands recueils consacrés au totémismeme
qui prouve au moins que le rite de la bestialité n’est pas un
élément cérémonial essentiel du totémisme. Le rôle des filles
et des femmes avant la ménopause est réduitau minimum dans
les sociétés totémiques : si elles avaient été considérées comme
capables de maintenir par un rite aussi direct le lien totémique
dont la pérennité importe tant au clan, on ne les aurait pas
laissées ainsi de coté. Il n'est même pas certain que les orgies
et les périodes de licence sexuelle normale qui sîntarcalent
dans le cours des cérémonies d'initiation ietémique, par exem-
ple chez les Australiens centraux ', aient uu caractère spécifi-

i. Voir en dernier lieu, pour l'étude comparée de lu licence sexuelle nu cours
de: cérémonies d'initiation, Sldney Hartland, Rituel and Relief, Londres, m4,
p. :15 et suiv.