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L'ÉTAT ACTUEL nu pacifisme TUTÉMIQUE 307

surnom de Dclphinias donne’ à,Apollon ù Milntos et plus tard
à Milet, le nom de Dalphoi que se donnaient le, habitants de
Delphes, tels seraient quelques-uns des éléments d'une théorie
selon laquelle Apollon Delphien n’a fait que succéder en Grète
à un dieu-dauphin, lui-même successeur d'un totem-dauphin.
Mais rien ne prouve l'existence en Crête d'un clan dïlommes-

Dauphins comme il y a en Austrelie des Hommes-Kangourous, '

des Hommes-Emous, etc.

Ailleurs en Crete, Apollon a remplace un dieu-loup à
Milatos, un dieu-cerf à Elysos, uu dieu-souris Apollon
Smintios, un dieu-coq Apollon Welelianios, etc. Ces rem-
placements ne permettent pourtnntpas le lire avec Adolphe
Reinach ‘ que « le dieu dorien se substitue ou se superpose.
partout en Crèto aux vieilles divinités du totérnisme minoen n,
car on sait que par définition le totem n'est pas un dieu, et no
peut pas devenir un dieu, remarque qu'il faut transposer aussi
à la Grèce continentale, où les formes animales des divinités
zlhendaient.

En Grece, non plus, même à la période archaïque, ou ne
discerne nulle part une organisation en clans totémiques liés
entre eux par leur totem au travers des divisions politi-
ques, ni aucune des entres caractéristiques du totémisme qui
fussent coordonnées en système mugico-religieux et social. l1
ne suffit pas de rencontrer de-ei le-là. l'une on l'autre des

caractéristiques totémiques pour pouvoir parler de a survi- i

vances toténiiqiles n, parce que des faits isolés ne supportent
pas une théorie générale.

D'ailleurs, dans la Inasse énorme de croyances, de cérémo-
nies et de légendes qui vivaient dans l'ancienne Grèoe, et dont
nous ne connaissons encore qu'une minime partie malgré quel-
ques belles découvertes récentes, le nombre do celles qui

' paraissent se rattacher par quelque coté au totémismc‘ est

extrêmement petit : la cérémonie des Bonphoniu, Pomophagie
dionysiaque, les danses cérémonielles Il personnages animaux,

l. Adolphe lloinneli, dans n. n. 11., L. 1.x nous, p. 231 et m.