[Note: this transcription was produced by an automatic OCR engine]
311
L'ÉTAT ACTUEL nu rnoniaua TDTÉMlQUE
Wundt et de Thurnwald z on se demandera seulement ici com-
ment cette « manière de penser totemiste n fait 1iréfbrcr la
viande crue à la viande cuite, considérer comme nécessaire
l'absorption du sang de la victime, et attribuer un caractère de
nécessité à un sacrifice qui fait partie d'un rituel d’initiation,
donc d'un rituel de passage. Loin de poser la question sous-cet
aspect précis et concret, Miss llarrison énonce des considéra-
‘ ‘ tiens générales: au stade totémique, dit-elle, Pllomme est le
jouet lu sentiment; il n‘nnalyse pas, il nbppose pas le non-
il ne conçoit le monde que comme un ensemble ,
Le tout se résume ainsi z u le totcmismc
turc sociale spéciale qu’un stade de
moi au moi;
de rapports sentis, etc.
n’est pas tant une struc
lïàpistomologie ' n.
Cette formule, si elle ne permet pas de comprendre le tote-
misme directement observable des Australiens, est d'une utilité
moindre encore pour interpréter la fonction et le mécanisme
du repas omepliagitluc. Il vaut mieux, je pense, rester dans le
domaine des faits et Voir si «feutres savants regardent le repas
dionysiaque comme totemique, au sens courant du mot. Toute
la question a ôte reprise, après Robertson Smith, Frazer et
d'autres, par M. Edgar Reuterskioeld‘ dans un chapitre ‘
spécial le son livre sur les sacrifices de communion. Sa eonelu- r '
sion est que « la cérémonie tout entière au cours de laquelle
t le taureau est chassé, tue et dceliire est exactement analogue
aux rites dc croissance » et de multiplication d’unc espèce
animale ou végétale‘, rien ne prouve d'autre part que Bacchus
ait jamais été un taureau divin, ni ait remplacé un taureau, ni
ait été un dieu-taureau; aucun fait ne permet dfliffirmer que
dans le culte de Dacchus il y ait cu un véritable sacrifice tote-
mique, ni même que le sacrifice totémique postulé par Robert-
son Smith ait existe en quelque licu que ce soit ' ; enfin u l'acte
de manger de la viande crue et de boire du sang frais n’a dans
1. Tlmnis, p. 119-128 et 131.
n. ltcuterakioeld,Ealxlehuug
c. Ibidem, p. 123-129.