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L'ÉTAT ACTUEL ou PROBLÈME TOTÉMIDUE 31E’;

donc laissé tomber avec raison une partie de l'explication de

Farnell; mais ils en ont conservé l'autre, à savoir qu'il s'agit
d'un rite d'initiation ‘. J'avoue ne pas voir sur quoi fonder cette
théorie. Les faits essentiels sont, à mon sens, que les danseuses
avaient de cinq a dix ans et qu'il est expressément dit‘ qu’au-
cunc fille d'Athènes ne pouvait se marier si elle n’avait parti-
cipé à la danse de Brauron; que la danse était réservée aux
enfants de scxe féminin, et enfin exécutée en l'honneur d'une
femelle. Le tout se comprend si l'on admet simplement que la
cérémonie était un rite de passage des filles de la puberté a la
nubilité, avec promesse de fécondité de la part de la divinité
Ourse, et plus tard dfikrtémis-Ourse, ce qui fournit un parallèle
normal aux cérémonies do nubilité je nc dis pas de puberté
et de fécondité de YÉgypto ancienne et d'un grand nombre de
demi-civilisés modernes.
Les autres danses crétoises et grecques au cours desquelles
certains acteurs, sinon tous, portaient des peaux le bêtes ct des
masques représentant des animaux ont moins de chances encore
d'avoir été totémiques. Elles ont eu sans doute pour but, tout
comme les danses imitatives des demi-civilisés modernes, soit
de chasser une maladie ou une épidémie personniflées, soit
«Pépoavanter les puissances méchantes esprits des morts, etc.,
soit de multiplier une espèce sauvage ou domestique nécessaire,
par sa fourrure, son cuir ou sa chair, au bien-être du clan on
de la tribu. En tout cas, les danses a personnages animaux ne
sont pas un élément propre au seul totémisrne, et par suite ne
peuvent sans preuves concomitantes être interprétées par le
totémismc quand il s'agit des peuples disparus.

L'examen de ces quelques cas particuliers, qui sont les seuls
auxquels on puisse attribuer au moins avec un peu de vraisem-
blance un caractère totémique, prouve en outre que rien n'est
plus contraire a notre connaissance actuelle des faits quo la
théorie générale au moyen de laquelle miss llarrison veut

I. Voir encore N. w. rnomns, dans Huzingu Encyclapedia of Religion and

Ethier, t. l, p. m.
24 Arislophauo, Lysislrata, m, l'après magaway, lac. m, p, 2s.