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L'ÉTAT ACTUEL nu rnoamns TOTÈMlQUE ' 343
premier plan 1e collectif sont tellement contraires aux faits
d'observation et tellement factices qu'il est devenu inutile de
continuer cette lutte méthodologique,
Que si on analyse l'évolution des institutions modernes en
remontant à leur origine, par exemple de notre droit privé, de
notre système de mariage, du christianisme, etc., on discerne
comme point de départ réel, non pas des tendances collectives
ct inconscientes mais un petit noyau de concepts, do sentiments
et d'actes le plus souvent incarnés on un homme ou tout au
plus en une petite minorité ; c'est de ce noyau qu'est sortie pro-
gressivement, par un double processus de multiplication interne
et ‘Yndjonetions extérieures, l'institution complexe telle qu'elle
se présente aujourd’hui à l'observation. ll n'y a aucune raison
de penser que les hommes dits primitifs, ceux de maintenant
comme ceux d'autrefois, aient acquis leurs institutions, elles
aussi complexes au moins relativement, d'une autre manière
que les Blancs de Ylâurope civilisée.
Cette question de principe résolue, il reste ù sôrier les élé-
ments du totémisme par ordre d'importance spécifique, ce qui
détermine en même temps leur ordre chronologique. On a vu
que les divers savants ont choisi tantôt l’un, tantôt l'autre de ces
éléments, soit le nom, soit l'emblème, etc.
Les raisons de ces choix ont été exposées et critiquées ci-
dessus, ce qui nous u permis d'éliminer du notre tous ceux
d'entre ces élémcnts_qu'il convient, selon nous, de regarder
comme secondaires. Uétude les faits et Pétude parallèle des
théories ramène toujours en définitive à ne regarder comme
éléments universels et nécessaires du totémisme que:
1° la notion, le sentiment et l'institution de la parenté entre
un groupe et une espèce;
2‘ la localisation sur un territoire délimité lu groupe humain
et d’une partie le l'espèce avec laquelle il se juge en relation
de parenté.
Tous les autres éléments du totémisme sont fluides et incli-
vants, faibles ou accusés; parfois il en manque, parfois s'ajou-
tent des éléments qui, de par leur essence, n’ont rien à voir