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9/16 L'ÉTAT ACTUEL eu rnouslls TOTÉIHOÙE

détermine entre les individus situés sous la même rubrique un‘
lien spécial qui, dans son essence psychologique, est proche du
lien de parenté.

Ainsi la notion de parenté totémique est formée dc trois élé-
ments: la parenté physiologique qui, étant données les con-
naissances des demi-civilisés quant au mécanisme do la pro-
création,’ est la moins précise ; la parenté sociale, qui est
déterminée par l'adjonction au groupe d'hommes primitive-
ment étrangers par initiation, adoption, fraternisation, ma-
riage;et la parenté cosmique ou elassificatrice, qui relie tous
lcs hommes d'un groupe aux êtres ou objets situés théorique-
ment dans ce groupe. Ce qui caractérise le totémismc, ce n'est
pas Pexistence dans le système de l'une ou de Fautrè de ces
trois notions de parenté, avec les sentiments qui les accom-
pagnent et lcs actes rites et cérémonies qui les dramatisent,
mais la combinaison particulière de ces trois éléments, tout
comme une certaine combinaison do cuivre, de soufre ct d'oxy-
gène forme du sulfate de cuivre ‘.

Un autre fait fondamental est que pour avoir de la durée,
pour persister malgré la disparition des générations succes-
sives, malgré les guerres, lcs épidémies, les cataclysmes de
toutc sorteflcs migrations définitives ou périodiques, les immi-
grations d'étrangers, les émigratlons de membres agrégés au
groupe, malgré les difficultés économiques, le groupe duit pos-

1. t. st pour cette raison, et nun pour celles qu'impose A. A. Goldenweiser,
rami mld Content in TolsmisnnAnl. Anthropolegist, ms, p. m, et qui sont
superfloielles, qns i regarde cnmme justifié le maintien, dans la terminologie
ethnographique et hlérologiqlle, de la nation et du terme du totémisme. Erronêa
est l'opinion de Lowie qui dit, on thc principlc o] Contingence, Jollrn. ofAm.
Fnlk-Lere, 19H, p. u, que u le temps est venu nu l'on doit rccunnnltro qu'un
ethncgraplle qlll identifie le totémismo des indiens nord-smerisrinsxis l'Ouest cl
lstoternisinsmtluncsicn tombe au rang du zoologue qui classer-ait ensemble les
baleines et lcs poissons, nu les chauve-souris et lcs oiseaux I»; cer il ne s'agit
dans les trois eus signalés que Pnllnlugies ornlellcs; si lcszoolugues ne slusssnt
pus ensemble les uslsinus ct les poissons malgré leur ressemblance extérieure et
l'identité de leur milieu cxtéricun c'est qu'ils ont aiscsrne une différence sna-

tenlique et physiologique; les ctllnogrnpllos qui classent sous une méme rubriqud» ‘“

générale le lotémisme urncrisuiir, uustrulinu, mélenésien ls l'ont parce qu'ils ent_.
discerne entre ces totbmilmes une identité anatomique et physiologique intsrns,
malgré les diflérenccs morphologiques extérieures.